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Découvrir sa région par les marchés publics

durée 7 août 2021 | 06h59
  • Lydia Barnabé-Roy
    Par Lydia Barnabé-Roy

    Journaliste

    Les marchés publics sont bien plus que des endroits réunissant des produits locaux, ils sont des lieux où la communauté se rassemble et où se dessine l’image d’une région. Pour la 13e Semaine des marchés publics se déroulant du 5 au 15 aout, Info Dimanche s’est promené dans certains marchés du KRTB afin de découvrir l’empreinte que ces espaces d’échanges laissent sur le territoire.

    La qualité des produits présentés se perçoit dès l’entrée des marchés : des fruits et légumes bien colorés et juteux, des effluves de fraicheur se dégageant dans l’air, des réfrigérateurs et des congélateurs pour garder les aliments au frais. Les files d’attente derrière les tables en témoignent, les vivres récemment cueillis attirent les consommateurs.

    La proximité avec le marchand, particularité qui ne se retrouve pas en épicerie, est l’élément fort des marchés publics, estiment les participants. En échangeant avec les producteurs, les clients peuvent savoir d’où viennent les produits, la façon dont ils sont cultivés, mais surtout connaitre la provenance des aliments qu’ils mettent dans leur assiette. Le processus amenant le légume ou le fruit sur la table de présentation se démystifie à mesure des questions posées. Ainsi, de kiosque en kiosque, les gens saisissent mieux la réalité des exposants et le travail derrière chaque produit.

    «Le marché crée une diversité d'aliments au même endroit sans avoir besoin de parcourir des rayons», explique Mario Belzile de Produits maraichers Belzile à Saint-Pascal. Le marché constitue donc une des seules manières pour les exposants de rejoindre les gens et de se faire voir. Selon M. Belzile, tenir un kiosque aide à sonder le terrain, à avoir les commentaires des citoyens et à savoir quoi produire d’après ce qu'ils ont aimé. La relation unique entretenue avec le consommateur dans les marchés permet à son entreprise de toujours s’améliorer d’année en année et de répondre aux besoins de la population.

    Les producteurs soulignent la nécessité de se regrouper pour avoir un plus grand impact lors de cette Semaine des marchés publics. Cette promotion de l’achat local aide les plus petits exposants à avoir un lieu pour montrer et valoriser leurs produits, à avoir de la visibilité, à faire profiter la communauté de leur expertise et à avoir un revenu pour subvenir à leurs besoins. «Ce n’est pas accessible pour tout le monde de vendre en épicerie. Pour certains, le marché est amplement suffisant», confie Alexandra Zawadzki-Turcotte de Clotilde du balai à Trois-Pistoles.

    «Un marché, ça a beaucoup de sens dans une communauté. Le but c’est de créer un espace de rencontres, un milieu de vie pour les gens et les producteurs», renchérit François Desjardins, membre du conseil d’administration et coordonnateur du Marché des Basques.

    L’ACHAT LOCAL EN EFFERVESCENCE

    L’allègement des mesures sanitaires a donné un regain de vie aux entreprises régionales qui ont durement été touchées pendant la pandémie. Un bon nombre d’entre elles avaient temporairement fermé, leur faisant perdre de l’argent. Louise Desrosiers, responsable du Marché gourmand Desjardins du Témiscouata, rapporte qu’avec le coronavirus, une grande vague de solidarité a pu être observée autour de l’autonomie alimentaire et des circuits courts en alimentation.

    Les contacts humains ont manqué durant cette dernière année, les sourires sur les visages au marché le démontrent. La population a hâte de sillonner les kiosques chaque semaine : «Je trouve ça beau les gens qui arrivent avec leurs sacs pour s’approvisionner auprès des producteurs qui ont travaillé pour les nourrir», témoigne-t-elle. Elle relate aussi que c’est en s'entraidant que l’on peut redynamiser l’économie locale.

    François Desjardins pense que l’élan pour le local a débuté avant la pandémie. Les gens n’achètent plus de la même façon, savent rapidement ce qu’ils veulent et sont davantage ouverts aux marchés publics. Cependant, d’après les exposants, même si davantage de citoyens sont sensibilisés à l’achat local, une partie de la population reste à atteindre.

    L’IMPORTANCE D’ENCOURAGER LOCAL

    Parfois, ce qui repousse les citoyens à acheter des aliments d’ici, c’est le prix de la consommation locale qui peut paraitre cher sur le coup. Cependant, les gens économisent en fin de compte, car ils se procurent un meilleur produit qui dure plus longtemps, leur évitant de jeter des aliments. «Il ne faut pas oublier que quand l'on achète, que l'on consomme, on vote. Donc, s’il y a de plus en plus de personnes qui achètent local, ça va finir par rapporter et les couts pourront également être bonifiés à la longue», explique Andréanne Martin, membre du conseil d’administration du Marché public Lafontaine.

    D’après elle, les gens veulent davantage acheter local, soutenir des familles de la région. L’importance de tenir un marché public s’est beaucoup fait ressentir avec la situation mondiale actuelle. «Il faut prendre conscience que ces producteurs-là font partie de la région, la font rayonner. Encourager l’achat local, c’est investir l’argent qu’on a dans nos poches pour qu’il circule ici.»

    «Un dollar investi au marché est un dollar qui vaut le double puisqu’il est réinvesti dans la région», lance Gaston Dupont de la Bergerie Du pont à Saint-Antonin. Ce dernier aimerait que la population se tourne davantage vers le local, car il sait que la qualité est là. Son souhait serait que les gens s’impliquent à leur façon pour les aider à continuer dans la même lignée, puis croient en eux.

    «Je pense qu’on voit de plus en plus les effets négatifs, les contrecoups des très grandes industries. Il faut se concentrer à retrouver des entreprises qui sont davantage à l’échelle humaine d’un point de vue environnemental pour réduire les couts de transports et l’empreinte écologique de production, puis pour revaloriser le patrimoine agricole de nos régions d’une manière qui convient à nos principes éthiques, à notre image et à notre couleur locale», conclut Alexandra Zawadzki-Turcotte.

    QUELQUES MARCHÉS DE LA RÉGION

    Les marchés constituent aussi une belle vitrine pour les gens de l’extérieur. Les touristes peuvent découvrir une région, savoir ce qui la fait vivre en un tour de kiosques. Les locaux peuvent aussi redécouvrir leur coin de pays au marché débordant de produits du terroir authentiques. Voici quelques marchés à visiter dans le Bas-Saint-Laurent pour le reste de la saison estivale : 

    • Le marché public Lafontaine a commencé sa saison le 19 juin et se terminera le 9 octobre. Il est situé au Carré Dubé sur la rue Lafontaine à Rivière-du-Loup chaque samedi de 9 h à 14 h qu’il fasse beau ou mauvais. Près d’une vingtaine de producteurs s’y regroupent quotidiennement pour offrir des aliments locaux à la population.

    • Le marché gourmand Desjardins du Témiscouata situé à Dégelis a débuté ses activités le 11 juillet et se finira le 19 septembre. Il se trouve sur la place de l’Acadie en face du bureau touristique chaque dimanche de 10 h à 14 h. Environ une quinzaine d’exposants se réunissent toutes les semaines afin de mettre en valeur leurs produits.

    • Le marché public des Basques a ouvert le 13 juin et se conclura le 10 octobre. Il prend place devant la microbrasserie le Caveau à Trois-Pistoles chaque dimanche de 10 h à 15 h, beau temps, mauvais temps. Une vingtaine de kiosques sont tenus durant une journée de la semaine, dont presque la moitié est composée d’artisanat de la région, pour faire rayonner le fruit de leurs efforts.

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