La nouvelle caserne de Rivière-du-Loup maintenant évaluée à 10,6 M$
La Ville de Rivière-du-Loup estime maintenant que la construction de la nouvelle caserne de pompiers de Rivière-du-Loup coutera environ 10,6 M$, un montant important expliqué notamment – mais pas seulement – par une flambée des couts de certains matériaux de construction en raison de la pandémie.
Les élus louperivois, accompagnés des directeurs de différents services municipaux, ont fait un état de la situation lors de la dernière séance du conseil municipal. Ils ont expliqué pourquoi, en quelques mois seulement, le cout du projet est passé de 8 350 000 $ à 10 600 000 $, soit une hausse de 2 250 000 $.
Selon le directeur général de la Ville de Rivière-du-Loup, Denis Lagacé, cette augmentation considérable des couts s’explique d’abord par une hausse fulgurante du cout de l’acier, du bois et du ciment dans le milieu de la construction. Cette situation, à elle seule, a fait bondir la facture d’environ 943 000 $, selon les estimations.
En avril, la Ville a également découvert qu’une petite partie du sol du terrain où on souhaite établir la caserne, à l’angle des rues Témiscouata et du Cheminot, était contaminée par des hydrocarbures, forçant une dépense supplémentaire de 150 000 $.
À cela s’ajoute également le problème de la capacité portante dudit terrain. Selon les forages effectués, 500 000 $ seront investis pour procéder à l’installation de pieux en raison d’une «capacité portante insuffisante». Enfin, 275 000 $ ont été ajoutés aux frais des honoraires professionnels, directement liés avec les couts de construction du projet.
ALLER DE L’AVANT
La mairesse de Rivière-du-Loup, Sylvie Vignet, a partagé avoir été «choquée», puis déçue, lorsqu’on lui a annoncé la nouvelle de l’augmentation des couts pour le projet. «Au conseil municipal, nous avons dû prendre notre souffle. Nous avons tous été déçus. On a ça à cœur et on trouvait important d’expliquer la situation aux citoyens ce soir», a-t-elle dit en fin de séance.
Malgré cette mauvaise nouvelle, les élus et fonctionnaires municipaux estiment que la Ville doit aller de l’avant dans ce dossier. D’une part puisque près d’un million de dollars a déjà été investi pour l’achat du terrain et les frais d’honoraires, et de l’autre, puisque les travaux de construction doivent obligatoirement débuter avant le 31 décembre 2021 pour garantir le versement de la subvention gouvernementale de 3 250 000 $ accordée. Le gouvernement a refusé d’offrir une somme plus importante, ainsi que de repousser cette date butoir.
On a aussi rappelé que la caserne actuelle présente des problématiques importantes et qu’il faut concrétiser des solutions pour les travailleurs qui y œuvrent au quotidien. La CNESST garde la situation à l’œil, semble-t-il.
«On mettrait trop d’argent aux poubelles. Ça n’aurait pas de bon sens. On ne peut pas recommencer à zéro maintenant, alors il faut le régler [ce dossier]. Même si on attend, ce ne sera pas moins cher dans deux ans, c’est certain. Nous sommes rendus là et tout cela a un coût», a indiqué Mme Vignet.
Trois règlements d’emprunt différents permettront de couvrir l’ensemble des couts estimés de ce projet d’envergure dans le quartier Saint-Ludger. Le dernier, le plus gros, évalué à 9,6 M$, devrait être adopté à la prochaine séance du conseil municipal.
Au total, les élus emprunteront tout près de 11 M$ afin d’avoir une marge de manœuvre pour l’ouverture des soumissions. Questionnés sur les options qui se présenteront à eux si jamais les soumissions étaient beaucoup plus chères que prévu, les élus ont mentionné qu’ils allaient évaluer différentes pistes de solution, dont l’utilisation de surplus, du fonds de roulement ou encore des fonds courants. La mise sur pause d’autres projets pourrait aussi être envisagée. «Mais ne nous sommes pas rendus là», a spécifié la mairesse de Rivière-du-Loup.
La nouvelle caserne incendie de Rivière-du-Loup, souhaitée depuis plusieurs années, accueillera tout l’état-major du Service de sécurité incendie actuel. Elle comprendra des espaces de formation pour répondre aux exigences de l’École des pompiers du Québec et permettra d’accueillir des sapeurs 24 h sur 24 qui assureront une garde permanente en caserne, ainsi qu’une centrale de mesures d’urgence et de nombreux équipements (camions, bateau, etc.).
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