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Prelco demande de lui faire confiance 

durée 21 mars 2021 | 06h53
  • Marc-Antoine Paquin
    Par Marc-Antoine Paquin

    Journaliste

    Le président et chef de la direction de l’entreprise Prelco de Rivière-du-Loup, Dominic Lavoie, ne joue pas à l’autruche. Il comprend que la demande de modification de zonage effectuée pour le projet de stationnement qu’il a besoin de réaliser sur son terrain dans le parc Cartier est un dossier sensible, et surtout pourquoi l’émotivité est au cœur du débat. Il fait cependant appel à la raison des citoyens du milieu et leur tend la main en espérant leur confiance.  

    Rencontré dans les bureaux de l’entreprise la semaine dernière, l’homme d’affaires a rappelé les motivations qui poussent la manufacturière à poursuivre ses démarches afin d’obtenir le feu vert pour l’aménagement d’un stationnement de remorques sur le terrain du 89, rue boulevard Cartier. Il a souhaité simplement expliquer la décision, regrettant que de fausses informations circulent, alors que l’analyse repose pourtant sur des faits. 

    Prelco, qui emploie plus de 300 personnes à Rivière-du-Loup, a besoin d’espace pour stationner des remorques essentielles à la poursuite de ses opérations quotidiennes et à son développement. Une problématique qui perdure depuis quelques années et qui doit rapidement être adressée. Pour ce faire, elle a fait l’achat d’un terrain en 2016. Selon l’entreprise, celui-ci représente le meilleur compromis, mais le projet rencontre l’opposition des résidents voisins qui craignent des impacts concrets sur leur qualité de vie. 

    «Cette solution est pourtant la plus viable, celle qui fait le plus de sens pour l’ensemble de la collectivité […] On a représenté cette demande, parce que nous sommes convaincus que c’est la meilleure avenue. En aucun cas, nous ne voulons nous acharner», souligne calmement Dominic Lavoie. 

    L’industriel ne fait pas cette déclaration à la légère. Ces dernières années, Prelco a analysé différentes possibilités et elle a activement recherché des alternatives. C’est faute de meilleure solution qu’elle est revenue à la charge avec ce projet. La Ville de Rivière-du-Loup, qui a participé à la réflexion du début à la fin, est du même avis. La Chambre de commerce de la MRC de Rivière-du-Loup appuie aussi les démarches de l’entreprise. 

    Dans les discussions, le déménagement du stationnement des employés du côté est du boulevard, une solution souvent présentée comme idéale par les opposants du projet actuel, a sérieusement été analysée, assure M. Lavoie, mais celle-ci été écartée pour des motifs de sécurité et de circulation. Faire traverser plus de 300 personnes sur le boulevard Cartier, tous les jours, n’est pas envisageable. 

    «C’est une solution qui n’est pas viable pour les citoyens non plus, complète l’homme d’affaires. Cela amènerait le déplacement de plusieurs véhicules tôt le matin et tard le soir. Il faudrait aussi éclairer le stationnement ce qui causerait naturellement des désagréments importants.»

    Les autres alternatives analysées n’ont pas donné de meilleur résultat, bien qu’elles aient elles aussi reçu une attention particulière. L’achat d’un terrain dans le parc industriel pour y stationner la flotte? Illogique pour l’entreprise dont les activités nécessitent les camions à proximité. Le quai Narcisse? Il appartient au gouvernement fédéral et n’offre pas assez d’espace pour le futur. L’achat d’un autre terrain? «On a fait plusieurs approches. Malheureusement, soit ce n’était pas possible ou viable pour nous, soit on allait se retrouver avec les mêmes enjeux», précise le président. 

    PROMESSES ET ENGAGEMENTS

    C’est donc au 89, boulevard Cartier, derrière le commerce Au coin du feu, que le projet doit être mis à terme. Afin de réduire au minimum les inconvénients des activités sur les quelques résidents dont les propriétés sont limitrophes, Prelco promet un maximum de cinq séquences de mouvement de camions par jour, d’une quinzaine de minutes chacune, ainsi qu’un maximum de 15 camions sur place. Il n’y aura aussi aucun mouvement de véhicules entre 23 heures et 7 heures, même si l’entreprise opère 24 heures sur 24. Une zone tampon avec écran végétal sera également aménagée. 

    Dominic Lavoie souhaite cependant ajouter des précisions.

    «Quand on parle de 15 véhicules stationnés, c’est une projection de nos besoins dans le futur. Demain matin, il n’y en aurait pas autant. Et il n’y en aura jamais plus», assure-t-il, ajoutant que les camions sont sur la route en semaine, ce qui limitera encore plus la présence des remorques sur le terrain du lundi au vendredi. 

    «Je veux aussi être bien clair : on parle de cinq déplacements par jour. Pas plus de cinq camions vont aller chercher ou porter une remorque sur le terrain. C’est tout. On est loin des activités qui seraient effectuées par une entreprise de transport, ce que nous ne sommes pas.»

    Concernant les inquiétudes au sujet du bruit, de l’odeur de diesel et de l’évaluation des maisons, l’homme d’affaires s’en tient aux faits. Il assure que ses camions, qui bénéficient d’une technologique antipollution, n’émettent aucune senteur d’essence. Il est aussi convaincu que le déplacement d’une remorque ne sera pas plus bruyant que l’activité qui se fait déjà le boulevard Cartier. Enfin, il indique que la proximité d’une artère commerciale et industrielle comme celle-ci a déjà un impact sur l’évaluation des maisons.

    PRELCO SOUHAITE ÊTRE À L’ÉCOUTE 

    Dominic Lavoie se défend d’être insensible aux craintes des citoyens et d’être à la tête d’un de ces industriels qui ne respecte pas son voisinage et qui fait ce qu’il veut. Le dirigeant rappelle que l’entreprise, présente sur le boulevard Cartier depuis 60 ans, a toujours trouvé important de cohabiter le secteur en harmonie avec les commerces et les résidents. Cet engagement ne changera pas, promet-il.

    «Par le passé, nous avons eu une plainte de bruit. Nous n’étions pas dans l’obligation de modifier quoi que ce soit, mais on l’a fait. C’était important, parce qu’on cohabite avec les résidents et les commerces du parc Cartier. Même chose quand on nous a mentionné, ces dernières années que notre usine, située près d’une entrée importante de la ville, n’était pas très esthétique. On a regardé comment on pouvait améliorer la façade et on a installé une œuvre d’art d’une artiste locale», rappelle-t-il. 

    «Le message de transparence, d’être à l’écoute et de vouloir être un bon voisin, on le démontre depuis plusieurs années et ce n’est pas différent aujourd’hui. Si les citoyens nous permettent d’aller de l’avant, on s’engage à continuer d’écouter, de recueillir les commentaires et de faire en sorte que nos activités n’ont pas d’impacts sur la vie des gens qui cohabitent autour de nous. C’est une priorité.»

    Il assure que les citoyens de la rue Villeray, notamment, ne seront pas oubliés ou même ignorés une fois le projet approuvé. L’entreprise souhaite qu’une personne de son conseil d’administration serve d’intermédiaire entre les citoyens et la haute direction de Prelco. 

    «Ce projet est vital pour le développement de Prelco et le maintien de ses activités. Je suis convaincu qu'on peut encore travailler ensemble pour notre futur et le futur économique de notre ville. Cela passe par un dialogue, une considération», ajoute-t-il, invitant les citoyens du parc Cartier à surmonter leurs appréhensions – légitimes – et à être rationnels. 

    L’usine louperivoise de Prelco reste son principal site de production, malgré la présence de l’entreprise à Montréal, Princeville, Belleville, Edmundston et Rouses Point (États-Unis). C’est aussi le centre de ses activités de recherche et développement. Prelco se considère toujours comme un enfant de Rivière-du-Loup. «C’est important qu’on reste ici, mais il faut pouvoir opérer», lance Dominic Lavoie. 

    Une signature de registre, demandant le retrait du projet ou l’organisation d’un référendum, est tenue jusqu’au 31 mars. L’entreprise manufacturière souhaite que les citoyens puissent lui faire confiance et lui donner la chance de prouver qu’elle tiendra parole.
     

    commentairesCommentaires

    5

    • MO
      Michel Ouellet
      temps Il y a 3 ans
      Jespere que les citoyens concernés par ce litige vont réaliser a quel point leur opposition a la demande de Prelco est farfelue!!Quel impact sur leur qualité de vie peut bien avoir le deplacement de 5 remorques par jour!!!Si je suis votre logique,il est surprenant que vous toleriés les vehicules moteurs dans vos rues!!!
    • DM
      Dubé Mario
      temps Il y a 3 ans
      Enfin! Il était temps que M. Lavoie de Prelco vienne sur la place publique et qu'il démontre les véritables intentions et les détails de ce que Prelco propose.

      Je crois qu'à la lumière des faits, des détails précis et intentions présentés en plus de la volonté de toujours conserver une bonne relation et un mieux vivre avec le quartier; il est permis de croire que ce projet doive aller de l'avant.

      Cessons de faire circuler toutes sortes de fausses idées et soyons respectueux les uns envers les autres.
    • ML
      Marin Lebel
      temps Il y a 3 ans
      Plusieurs municipalités et villes vous accueillerait, une entreprise bien implantée à RDL. J'espère que votre projet se concrétisera car des emploies bien rémunérées ne sont-elles pas importantes pour notre région. C'est à penser pour le bien de la ville.
    • JR
      Jean Rioux
      temps Il y a 3 ans
      Faire traverser 300 personnes par jour c’est ce qui se fait dans plusieurs villes sans aucun problème. Pourquoi serait-ce impossible de le faire à Rivière-du-Loup? C’est pourquoi le déménagement du stationnement des employés du côté est du boulevard est la bonne solution.
    • PMD
      Pierre M. Drayaf
      temps Il y a 3 ans
      @Jean Rioux. Vous oubliez un élément important, faire traverser des dizaines de travailleurs tous en même temps pour entrer au travail ou pour en sortir, il y a une marge avec votre commentaire. Pensez-y un peu plus......
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