Premier cas de variant de la COVID-19 au Bas-Saint-Laurent
Sur les 72 derniers cas de la COVID-19 au Bas-Saint-Laurent envoyés en laboratoire à Québec pour être criblés, un cas de variant a été détecté lors d’une analyse, le 11 mars. Le directeur de la Santé publique du Bas-Saint-Laurent, Dr Sylvain Leduc, se dit inquiet puisque les variants sont réputés pour être très contagieux.
Le séquençage génomique permettra d'identifier avec certitude contre quel variant les autorités de la santé publique régionale devront lutter. Le plus fréquent observé au Québec est le variant britannique, une mutation du virus qui le rend plus facilement transmissible et dont la létalité est plus importante. C'est possiblement ce dernier qui a été recensé au Bas-Saint-Laurent.
>> AUSSI À LIRE : La vaccination massive contre la COVID-19 s’enclenche au Kamouraska
«Ma principale inquiétude, c’est la contagiosité. On avait peut-être un peu baissé la garde dans certaines situations. Quand on a permis le retour des gens dans les restaurants, ça ne voulait pas dire que le virus était disparu. Ça veut dire qu’on est supposé être capable de procéder à ces réouvertures dans un cadre contrôlé», explique le Dr Leduc. D’après ce dernier, la personne qui est touchée de ce variant n’a pas fait de voyage à l’extérieur de la région, ni ses proches.
Un appel de dépistage touchant trois commerces, les restaurants Bon Voyage et Normandin de Rivière-du-Loup et le Grand Arrêt Irving de Saint-Antonin a été émis le 11 mars en soirée. «Nous avons eu une excellente réponse à la suite de l’appel au dépistage, plus de 300 personnes se sont manifestées et ont passé le test. D’autres rendez-vous s’ajoutent, on est prêt à recevoir les gens. Ça nous aide beaucoup que les gens appellent à l’avance. On veut être certain d’attraper le plus vite possible toute personne qui aurait pu être contagieuse», explique le Dr Leduc. Pour le moment, le palier d’alerte orange de la santé publique est maintenu au Bas-Saint-Laurent.
Le directeur de la santé publique lance toutefois un appel à la vigilance. «À cette période-ci de l’année, toutes les personnes qui ont mal à la gorge, qui toussent, qui font de la fièvre, qui ne goutent plus rien ou qui ne sentent plus rien, c’est la COVID-19. Il ne faut pas hésiter. Il ne faut pas aller au travail ni en classe, ne pas aller visiter des proches quand on a quelques symptômes que ce soit. Il faut prendre rendez-vous pour se faire dépister», ajoute-t-il. Des plages horaires sont disponibles dans la journée même.
SITUATION ACTUELLE
Selon le directeur de la santé publique du Bas-Saint-Laurent, le mois de février s’est somme toute bien déroulé. L’activité du virus était assez faible et les mesures sanitaires ont été bien implantées au retour des Fêtes. Quelques éclosions ont été rapidement contrôlées et stabilisées grâce à la collaboration des citoyens.
«Depuis 7 à 10 jours, on observe une remontée de l’activité de la COVID-19. Le taux d’incidence a doublé au cours de la dernière semaine par rapport à février. On est parti d’un taux faible à environ 7 à 8 nouveaux cas par jour, c’est une activité qu’on doit maitriser», souligne le Dr Sylvain Leduc. Ce dernier indique que le virus est en circulation accrue présentement dans 7 des 8 MRC de la région. La semaine de relâche a apporté son lot de visiteurs et de familles qui ont bien respecté les consignes.
Des motoneigistes positifs à la COVID-19 ont toutefois circulé dans divers relais, notamment à Saint-Modeste et Trois-Pistoles, ce qui a entrainé un appel de dépistage. On a recensé une dizaine de cas positifs reliés à ces activités, et quelques cas secondaires qui en ont découlé. Des personnes en provenance d’autres régions ont aussi été infectées. Cette situation sera encore à contrôler au cours des prochains jours. À noter que les personnes atteintes de la COVID-19 ont droit à la confidentialité et au respect de leur anonymat.
Au Québec présentement, l’Institut national de la santé publique recense 343 cas de variants confirmés et 1 847 cas présomptifs, qui doivent faire l’objet de séquençage génomique afin d’en déterminer la provenance. Les deux principaux variants qui circulent dans la province présentement sont le B.1.1.7 du Royaume-Uni et le B.1.351 de l’Afrique du Sud, dont 95 cas se trouvent en Abitibi-Témiscamingue. Le séquençage peut prendre jusqu’à 10 jours, alors que la détection d’un variant se réalise environ en 24 heures, selon l’INSPQ.
3 commentaires