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Une lutte à finir pour la protection de la gestion de l’offre 

durée 2 mars 2021 | 17h00
  • Marc-Antoine Paquin
    Par Marc-Antoine Paquin

    Journaliste

    Le système de la gestion de l’offre doit cesser d’être mis à mal, martèle le Bloc Québécois. Des députés bloquistes, dont Maxime Blanchette-Joncas, réclament du gouvernement et de l’ensemble des élus de la Chambre des communes qu’ils respectent «l’engagement moral qu’ils ont pris» quant à la protection de ce système et qu’ils appuient le projet de loi C-216. 

    Cette pièce législative, qui fera l’objet d’un premier vote des élus fédéraux la semaine prochaine, modifierait la Loi sur le ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement pour faire en sorte que le ministre ne pourra plus, au nom du gouvernement du Canada, signer des ententes, comme l’Accord États-Unis – Mexique - Canada (AEUMC), qui mettent en péril le système de gestion de l’offre. 

    Son adoption éventuelle forcerait un gouvernement majoritaire, par exemple, à revenir devant le parlement pour modifier la loi s’il compte prendre des engagements qui auraient comme conséquence d'augmenter le contingent tarifaire applicable aux produits laitiers, à la volaille ou aux œufs, ou encore de diminuer le tarif applicable à ces marchandises lorsqu'elles sont importées.

    «Le gros avantage, c’est que plutôt que de négocier en cachette des concessions dans la gestion de l’offre, le gouvernement en question devra avoir le courage politique de revenir et de dire qu’il a besoin de donner des parts de marché […] On saura alors ce que veut la parole des gens. C’est un gros avantage et une énorme protection», estime le député du Bloc Québécois Yves Perron, porte-parole en matière d'agriculture, d'agroalimentaire et de la gestion de l'offre. 

    Il estime que tout parti qui promet de protéger la gestion de l’offre serait «bien mal avisé» de refuser d’étudier prochainement la question en comité. Au moment d’écrire ces lignes, le NPD compterait voter en faveur du projet de loi. 

    Gabriel Belzile, président des Producteurs de lait du Bas-Saint-Laurent, estime d’ailleurs que les bottines des élus fédéraux, tous les partis confondus, «doivent suivent les babines» dans ce dossier. «S’ils se disent préoccupés par la gestion de l’offre, ils doivent voter pour C-216. Le Canada figure comme le pays du G7 ayant le plus concédé́ de parts de marché pour le lait jusqu’à maintenant», souligne-t-il. 

    Le Bloc Québécois rappelle que les trois derniers accords de libre-échange signés par le Canada ont causé des pertes importantes – et permanentes – aux producteurs et transformateurs du Québec. Pour la province, elles seraient évaluées à au moins un demi-milliard de dollars par année. 

    Au Bas-Saint-Laurent, on retrouve 611 fermes sous gestion de l’offre, ce qui représente 30,7 % de l’agriculture du territoire. «Si cette loi ne passe pas, et qu’il y a d’autres négociations dans le futur, les entreprises seront mis en danger. Je ne veux pas être trop alarmiste, mais il faut dire les vrais affaires. Le modèle de gestion de l’offre ne peut plus prendre de nouvelles concessions», lance Yves Perron. 

    «Le Québec produit le quart du lait au Canada. Le Bas-Saint-Laurent compte 1250 producteurs répartis dans plus de 570 entreprises employant 5000 personnes et générant des retombées de 300 M$ annuellement. Nous ne pouvons laisser ce pan majeur de notre économie soumis aux faiblesses des négociateurs fédéraux», a pour sa part précisé le député de Rimouski-Neigette-Témiscouata-Les Basques, Maxime Blanchette-Joncas. 

    COMPENSATIONS

    S’il milite vers l’adoption du projet de loi C-216, le Bloc Québécois réclame aussi le règlement d’un autre dossier pour lequel le gouvernement s’est engagé, celui des compensations promises aux producteurs et aux transformateurs très durement touchés par les trois derniers accords de libre-échange. 

    «Le gouvernement a carrément mis notre modèle agricole sur la table en échange de compensations, et tarde en plus à les donner. C’est complètement inacceptable!», déplore Simon-Pierre Savard-Tremblay, porte-parole en Commerce international. 


     

    commentairesCommentaires

    1

    • MB
      Marcel Bérubé
      temps Il y a 3 ans
      L’impact environnemental de la gestion de l’offre est épouvantable,le droit de produire pour la région de Vancouver est à 3000 kilomètres soit au Québec et le transport (pétrole) est payé par l’ensemble des consommateurs par des prix comprenne ce transport abusif.
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