Pour son eau potable, elle est connectée au bâtiment voisin
La situation de Marie Tardif de Témiscouata-sur-le-Lac sort de l’ordinaire bien que pas unique. Sa résidence, située en plein cœur du quartier Notre-Dame-du-Lac, n’est pas connectée directement au réseau public d’eau potable mais plutôt à un bâtiment de logements voisin de sa propriété.
«Ça fait des années que c’est comme ça», a expliqué la dame qui a manqué d’eau pendant trois jours à une occasion puisque son voisin a connu des difficultés à ce niveau. «Mon père avait un foyer pour personnes âgées un peu plus haut qui est passé au feu en 1969. Il avait construit cette maison à proximité, il n’y avait pas de rue à cette époque, seulement un chemin», a expliqué Mme Tardif.
Au cours des derniers mois, elle a donc décidé de demander à la Ville de Témiscouata-sur-le-Lac d’amener le réseau d’aqueduc jusqu’à sa propriété. «J’aimerais être indépendante, j’aurais mes affaires», a-t-elle expliqué. «Il n’y a pas de tuyau jusqu’à sa maison dans la rue Côté, ils sont deux propriétés dans cette situation», a confirmé le maire Gaétan Ouellet. C’est d’ailleurs une problématique qui existe à quelques endroits sur le territoire de la ville.
«Pour passer un tuyau dans les normes de l’art, ça couterait 155 000 $, pour deux maisons», a mentionné M. Ouellet. Considérant ce cout jugé trop élevé par l’administration municipale, il a demandé aux employés municipaux de voir si une autre alternative serait possible. Le plan B, comme il l’appelle, consisterait à brancher la propriété de Mme Tardif à partir d’un point du réseau. «Le cout serait alors de 12 000 $ environ pour amener ça sur le coin de son terrain», a-t-il expliqué. La Ville de Témiscouata-sur-le-Lac propose de partager ce montant à parts égales, donc d’envoyer une facture de 6 000 $ à Marie Tardif.
La propriétaire rejette cette proposition, elle qui devrait également assumer des frais estimés à environ 5 000 $ pour faire effectuer le branchement pour la partie se situant sur son terrain. «Si ce n’est pas plus, puisque mon entrée d’eau est placée sur le côté donnant sur la rue qui passe très près de la maison», a mentionné Mme Tardif. «Je considère que c’est à la Ville de payer pour nous amener l’eau potable, c’est la Ville qui a fait la route. C’est une rue sur laquelle tout le monde passe dessus : ambulance, camion de pompiers, plein d’autos», a-t-elle lancé.
«Je sais que ce n’est pas la faute du conseil municipal actuel. Mais moi, je refuse ça», a conclu Marie Tardif qui avait en main, lors de la visite d’Info Dimanche, la lettre qu’elle entendait envoyer à la Ville de Témiscouata-sur-le-Lac. La propriétaire a ajouté que la situation n’est pas problématique actuellement et qu’elle peut attendre encore. «Elle a quand même de l’eau potable, tout est légal», a pour sa part conclu Gaétan Ouellet. Toutefois si elle décide de vendre sa propriété, le fait de ne pas être branché directement sur le réseau d’aqueduc public peut devenir un désavantage.
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