Tourisme au Bas-Saint-Laurent : entre surprise et incertitude
Après un printemps qualifié de «catastrophique» pour l’industrie touristique, Tourisme Bas-Saint-Laurent a planifié son été avec beaucoup d’appréhension. La popularité de la région a permis aux entreprises de tourisme de tirer leur épingle du jeu pour une brève période. Le directeur de Tourisme Bas-Saint-Laurent, Pierre Levesque, souligne que l’incertitude est encore bien présente concernant la saison de motoneige cet hiver.
«Notre popularité a été brève et plus intense qu’on pensait. On a atteint des gens d’autres générations avec notre message. Sur les réseaux sociaux, le Bas-Saint-Laurent est devenu une destination à la mode. C’est certain que ce n’était pas à la hauteur des autres étés, mais c’était au-delà de nos espérances», explique M. Levesque.
Cet été, la campagne publicitaire s’adressait pour une première année aux Bas-Laurentiens. Une initiative qui a eu du succès et qui sera répétée au cours des prochaines années. «C’est important de faire connaitre nos attraits à la population de la région, parce que les résidents deviennent ensuite de meilleurs ambassadeurs. Tout le monde en profite», ajoute-t-il. Le Bas-Saint-Laurent est habituellement visité par environ 85 % de Québécois. Cette année 97 % des visiteurs provenaient du Québec. Le slogan «Prendre le temps» a trouvé écho chez les touristes. Ces derniers ressentaient visiblement le besoin de prendre l’air et de décrocher, estime M. Levesque.
La création de zones de couleur de la santé publique en septembre a causé une fin abrupte à la saison touristique, puisque les déplacements entre les régions sont devenus déconseillés. «On avait valorisé les escapades le weekend pour la saison automnale, mais cette campagne a pris fin avec les zones rouges. Il faut comprendre que le tourisme, c’est d’abord des déplacements entre les régions. On a pu connaitre une saison de chasse qui s’est bien déroulée», constate le directeur général de Tourisme Bas-Saint-Laurent.
Les établissements d’hébergement de la région du Bas-Saint-Laurent ont perdu environ 85 % de leurs réservations de location lors des deux jours suivant la mise sur pied des paliers d’alerte par la santé publique.
L’incertitude règne encore pour cet hiver, puisque tant que la courbe des infections ne s’aplanit pas et que la transmission communautaire n’est pas sous contrôle, la campagne de promotion sera retardée. «On attend d’avoir un vent positif et des refuges sécuritaires. Les établissements touristiques sont habitués de respecter les normes sanitaires. Tout l’été, les gens d’affaires ont été responsables et les touristes ont été raisonnables. On a toutes les raisons de croire que cela va bien se passer cet hiver, mais avant de lancer la saison de motoneige, il faut aplanir la courbe. La santé publique a priorité», complète Pierre Levesque.
Les mesures gouvernementales comprises dans les mises à jour économiques et l’aide financière pour le secteur touristique ont permis aux entreprises de garder la tête hors de l’eau. Toutefois, M. Levesque craint leur endettement à moyen terme, puisque la majorité du soutien a pris la forme de prêts. Il estime que la région du Bas-Saint-Laurent a été chanceuse malgré tout, à l’instar de la Gaspésie et de la Côte-Nord. «J’encourage les gens d’affaires à aller chercher les mesures pour se faire aider. Le tourisme est l’une des industries, avec celle de la culture, qui est la plus touchée par la crise. On vise l’horizon 2022 avant de revenir à une situation presque normale». L’avenir dira si la deuxième vague s’essoufflera à temps pour la saison de motoneige.
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