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De bonnes affaires pour les librairies

durée 18 octobre 2020 | 06h56
  • Marc-Antoine Paquin
    Par Marc-Antoine Paquin

    Journaliste

    Malgré l’intérêt important qu’ont connu les livres numériques au printemps dernier – notamment dans les bibliothèques publiques –, le livre papier semble toujours avoir la cote auprès des lecteurs. À preuve, ceux-ci sont non seulement plus présents, mais aussi plus nombreux, ces jours-ci, en librairie. Une situation qui réjouit les commerçants. 

    Les libraires ressentent ainsi eux aussi un bel engouement envers les livres depuis quelques mois. Quand les commerces ont eu le feu vert pour rouvrir, certains en mai, d’autres en juin, les lecteurs n’ont pas hésité à s’y présenter, bien au contraire. 
    «La semaine après la réouverture, c’était Noël», image Marcel Godbout, propriétaire de la Librairie J.A. Boucher de Rivière-du-Loup, qui remarque une hausse «au-dessus de la normale» de ces ventes depuis qu’il a rouvert les portes de son commerce de la rue Lafontaine, en mai. 

    «Depuis ce temps-là, c’est toujours des bons mois de vente, poursuit-il. Je suis étonné tous les jours. Je n’arrête pas du tout depuis notre réouverture. On a eu du tourisme québécois, un bel été touristique, alors je m’attendais à ce que ça redescende. Mais ce n’est pas le cas, ça se poursuit.»

    À la Librairie du Portage, située au Centre commercial Rivière-du-Loup, on avoue aussi que les affaires sont bonnes. La propriétaire, Valérie Lavoie, reconnaît d’ailleurs avoir de la chance. Le contexte actuel est généralement plus difficile pour les gens d’affaires évoluant dans le commerce au détail. 

    «On s’en sort très bien, partage l’entrepreneure. Durant le confinement, les ventes ne sont pas tombées à zéro, grâce aux achats en ligne. Puis, à la réouverture, la clientèle était au rendez-vous». «Ça va bien, les gens lisent beaucoup», ajoute-t-elle. 

    Il faut dire que l’automne est généralement une saison intéressante pour l’industrie du livre. Cette année ne fait pas exception avec la parution de nombreuses nouveautés attendues. Certaines d’entre elles, prévues au printemps dernier, ont même été retardées de quelques mois et permettent une offre «débordante» en vue de la période des Fêtes.

    Mais les nouveautés n’expliquent pas tout, estime Marcel Godbout, qui cumule de nombreuses années d’expérience dans le domaine. «Oui, on vend de la nouveauté. Mais on va aussi autre chose. Des livres de fond, de la poésie, du classique, beaucoup de québécois... La nouveauté est importante, comme chaque automne, mais ce n’est pas uniquement relié à ça. C’est assez spécial», note-t-il. 

    DU TEMPS ET DE L’ARGENT 

    Sans être en mesure de le certifier, Valérie Lavoie et Marcel Godbout s’entendent pour dire que la pandémie et le confinement ont ramené plusieurs personnes vers les livres. La PAL, «pile à lire», comme l’écrivent les blogues littéraires, a été fréquentée… et surtout regarnie. 

    Mme Lavoie souligne, à juste titre, que les gens ont eu vraiment l’opportunité de s’abandonner à la lecture lorsqu’ils étaient contraints de demeurer à la maison. «Je pense que le fait d’avoir du temps, ça leur a permis de s’asseoir et de redécouvrir le plaisir de lire un livre. Ce qui est bien, c’est que ça semble rester dans les habitudes», constate-t-elle. 

    «Est-ce que le livre les aide à relaxer, à changer le mal de place? Je pense que c’est en relation avec la situation que l’on vit actuellement», analyse M. Godbout, ajoutant qu’il y a aussi une question de budget. «Les gens n’ont pas pu voyager, ni même aller au Nouveau-Brunswick. Plusieurs sont restés à la maison et une partie du budget prévu cet été a été utilisé pour se procurer quelques livres».

    Fait intéressant : les clients fidèles côtoient aussi de nouveaux visages, ces dernières semaines, en librairie. «Notre clientèle est généralement plus âgée, mais elle se renouvelle et c’est tant mieux. Nous accueillons des gens de l’extérieur [de la région] aussi», note Marcel Godbout, expliquant que certains clients n’hésitent pas à bouquiner, malgré les consignes sanitaires demandées. 

    «Il y a certainement une nouvelle clientèle […] On sent aussi vraiment le désir des gens d’acheter local. Ils nous le disent et ils sont heureux de venir nous voir», remarque Valérie Lavoie. 
    Cette volonté d’encourager les commerces locaux s’est aussi fait sentir au printemps dernier et elle a certainement permis aux libraires de garder la tête hors de l’eau pendant les semaines de fermeture obligée. 

    À la Librairie du Portage, les achats sur le site Internet ont été très populaires, de la fin mars au début juin. Si cette tendance a baissé avec la relance économique – les gens préfèrent toujours se présenter en librairie – , il ne passe pas une journée sans qu’une vente en ligne soit réalisée. 

    Marcel Godbout témoigne également de cette situation, lui qui s’est réjoui d’avoir même reçu des commandes sur les réseaux sociaux au printemps dernier. 

    Mentionnons enfin que les librairies sont aussi des lieux de rendez-vous pour se procurer du matériel d’art ou des jeux. Une offre qui est naturellement aussi très en demande, alors que le gouvernement invite les citoyens à demeurer à la maison.  

     

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