La traverse doit rester à Rivière-du-Loup, clament les acteurs du milieu
Les rumeurs selon lesquelles la traverse Rivière-du-Loup/St-Siméon pourrait être déménagée vers le port de Gros-Cacouna – et le silence de la Société des traversiers du Québec (STQ) jusqu’ici dans ce dossier – inquiètent les acteurs socio-économiques louperivois qui ont décidé de lever la voix ce lundi 28 septembre.
La Chambre de commerce de la MRC de Rivière-du-Loup, de même que Tourisme Rivière-du-Loup, ont tour à tour fait part de leurs inquiétudes par la voie de communiqués de presse. Ils demandent à la STQ d’évaluer sérieusement les impacts économiques d’une telle décision sur la région.
«Le maintien de la traverse est essentiel pour la vitalité économique et le dynamisme de notre région», souligne Marie-Hélène Collin, présidente-directrice générale de la Chambre de commerce de la MRC de Rivière-du-Loup, qualifiant d’illogique le possible transfert de la traverse vers Cacouna.
«Dans ce dossier, nous demandons aux décideurs de la STQ de ne pas seulement considérer les enjeux techniques engendrés par l’acquisition du Saaremaa, qui remplacera le NM Trans-Saint-Laurent, mais aussi les impacts économiques et touristiques qu’une telle décision pourrait avoir.»
Joanna Lortie, présidente de Tourisme Rivière-du-Loup, abonde dans le même sens. Le déménagement de la traverse aurait des «répercussions néfastes» et entrainerait des «pertes majeures» pour les nombreuses entreprises touristiques du secteur de la Pointe, estime-t-elle.
Selon l’organisme, sept établissements hôteliers sont situés à moins de trois kilomètres du service de traversier, de même que deux terrains de camping, de nombreux restaurants, des attraits et plusieurs autres commerces.
«Ils comptent tous sur l’achalandage qu’apporte ce service essentiel. Si la traverse était déménagée à Cacouna, on craint que les voyageurs quittent directement vers la Gaspésie et qu’ils ne reviennent pas vers Rivière-du-Loup», souligne Mme Lortie dans le cadre d’une entrevue téléphonique.
Tourisme Rivière-du-Loup, qui a suivi le dossier «de très près» ces derniers jours, a aussi envoyé une lettre au président-directeur général de la STQ, Stéphane Lafaut, pour lui faire part de ses préoccupations.
«Notre positionnement stratégique de carrefour fait de nous une région importante au niveau de l’industrie touristique, tant en tourisme d’agréments qu’en tourisme d’affaires», a ajouté Joanna Lortie, assurant que la Traverse Rivière-du-Loup/St-Siméon contribue fortement à ce succès. «Ça doit aussi faire partie de la réflexion de la STQ», croit-elle.
EN ATTENTE
En après-midi, le député de Rivière-du-Loup-Témiscouata, Denis Tardif, a indiqué que la décision finale dans le dossier n’était toujours pas prise par la STQ. Il a ajouté travaillé pour que celle-ci soit prise «dans le meilleur intérêt de la population».
«Rappelons que plusieurs scénarios sont toujours à l’étude et que la STQ n’a pas encore toutes les réponses en main pour prendre une décision aussi importante. C’est pourquoi il désire continuer de travailler en collaboration avec la société d’État afin que cette dernière puisse rendre la meilleure décision possible en considérant l’ensemble des facteurs», a-t-il fait savoir.
Il y a une semaine, la mairesse de Rivière-du-Loup a déclaré publiquement que la traverse Rivière-du-Loup/St-Siméon n’irait «nulle part» et qu’elle allait se battre pour que ce soit le cas, s’il le faut. Ses propos ont d’ailleurs encouragé les entrepreneurs de la région qui comptent sur celle-ci pendant la saison estivale.
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