Allégations de conflits d'intérêts contre Justin Trudeau
À Rivière-du-Loup, Yves-François Blanchet demande au premier ministre de se retirer
De passage à Rivière-du-Loup le 9 juillet, le chef du Bloc Québécois, Yves-François Blanchet, a pressé Justin Trudeau de «faire un pas de côté» et de «se retirer» du poste de premier ministre après que de nouvelles informations liant sa famille à Mouvement UNIS (WE Charity), un organisme qui avait été choisi par le gouvernement fédéral pour gérer un programme de 900 M$, aient été révélées.
La semaine dernière, le Commissariat aux conflits d’intérêts et à l’éthique avait annoncé qu’il enquêterait afin de déterminer si le premier ministre a contrevenu à la loi lorsque le gouvernement a confié à cet organisme, sans appel d'offres, le mandat de gérer cet important programme visant à payer les étudiants et les nouveaux diplômés pour le bénévolat qu’ils feront cet été.
L'entente avait été critiquée parce que l'organisation caritative était connue pour avoir des liens étroits avec la famille Trudeau. La femme du premier ministre, Sophie Grégoire-Trudeau, en est d'ailleurs une «ambassadrice».
Or, ce jeudi [le 9 juillet], un reportage de la CBC rapporte maintenant que Margaret et Alexandre Trudeau, la mère et le frère de Justin Trudeau, ont également reçu de l'argent de l'organisme pour avoir participé à des événements caritatifs. Ils auraient touché ensemble près de 300 000 $ entre 2016 et 2020.
«La nature des allégations, l'importance des sommes, l'apparence grossière de conflits d'intérêts, la possibilité, et ça ne me revient pas, qu'il y ait éventuellement des enquêtes à caractère criminel dans ce dossier-là font en sorte qu'il est impossible [que M. Trudeau] continue à exercer sa fonction», a déclaré Yves-François Blanchet devant l'Hôtel de ville louperivois.
«Quand on a une fonction comme celle de premier ministre, on a l'obligation d'être au dessus de tout soupçon et ce ne serait pas la première fois que M. Trudeau échoue lamentablement au test de la probité», a-t-il poursuivi.
Le chef du Bloc Québécois était à Rivière-du-Loup après un passage au Témiscouata dans le cadre d'une tournée provinciale. Profitant d'une rencontre reportée avec la mairesse Sylvie Vignet, M. Blanchet a exhorté le premier ministre à quitter ses fonctions, «ne serait-ce que temporairement».
«Si c'est vrai, [c'est] totalement inacceptable. Si c'est vrai, ça disqualifie complètement M. Trudeau pour exercer la fonction de premier ministre. En attendant que la lumière soit faite, dans un contexte de pandémie, qui reste la priorité numéro 1, je pense qu'il doit se retirer et laisser les commandes de l'État à la vice-première ministre [Chrystia Freeland].»
Yves-François Blanchet a rappelé que ce n'est pas la première fois que Justin Trudeau fait l'objet d'une enquête du Commissariat aux conflits d’intérêts et à l’éthique. Le commissaire avait accepté de mener une enquête une première fois après son voyage sur l’île privée de l’Aga Khan, puis une seconde fois dans le dossier SNC-Lavalin.
«Si c'était la première chose qui lui était reprochée, la première allégation à son encontre, il y aurait peut-être un restant de bénéfice du doute. Il a lamentablement épuisé toutes les réserves de bénéfice du doute dont il aurait pu bénéficier. Il n'y en a plus. Là, je pense que servir l'État, c'est se retirer, ne serait que temporairement [...] On ne peut pas lui accorder davantage de confiance dans le contexte des allégations actuelles», a martelé l'élu.
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