La vigilance est de mise devant des stratagèmes de fraude en évolution
Hameçonnage, vol d’identité, arnaque amoureuse… les tentatives de fraudes pullulent aux quatre coins du pays et le Québec ne fait malheureusement pas exception. Devant des stratagèmes de plus en plus nombreux et perfectionnés, les autorités appellent à la vigilance citoyenne. La clé? Prendre le temps de se questionner, d’analyser et de réfléchir.
En ce mois de la prévention de la fraude, Interac Corp. a publié au début mars les résultats d’une étude effectuée auprès de 2200 Canadiens. Celle-ci a permis d’établir un «Indice de prévention de la fraude» qui rapporte que les citoyens à travers le pays croulent sous les assauts visant à mettre la main sur leur argent ou leurs données personnelles.
«Près de la moitié d’entre eux ou de leurs proches auraient été victimes de fraude, ce qui souligne l’importance de prendre le temps d’examiner les situations potentiellement frauduleuses et de les signaler», souligne Rachel Jolicoeur, directrice, prévention de la fraude et partenariats au sein d’Interac Corp.
«C’est préoccupant. C’est plus qu’on pensait et c’est probablement plus que ce qui a été rapporté aux corps policiers, a-t-elle poursuivi lors d’un entretien avec le journal Info Dimanche. Personne n’est à l’abri d’escroqueries, peu importe son âge, son niveau de scolarité ou son lieu de résidence.»
Selon l’Indice, les fraudes les plus courantes au pays se font par courriel (45 %) et par téléphone (44 %). Quant aux fraudes par texto, les malfaiteurs viseraient davantage les Québécois (44 %) que leurs confrères des provinces atlantiques (19 %).
«La fraude par téléphone était moins à la mode pour les criminels dans les dernières années, en raison de la sensibilisation qui était faite, mais elle fonctionne de nouveau, parce qu’aujourd’hui, les gens pensent d’abord à l’Internet quand il est question de fraude. On dirait qu’on a oublié qu’il fallait aussi être sur nos gardes au téléphone et les fraudeurs s’adaptent», explique Rachel Jolicoeur.
PRENDRE DES RISQUES
Le Centre antifraude du Canada (CAFC) rapporte que plus de 46 000 signalements de fraude ont été effectués au pays en 2019. Les stratagèmes frauduleux auraient d’ailleurs fait plus de 19 000 victimes et elles auraient engrangé 98 M$ en pertes financières. C’est la fraude par harponnage, à travers les approches personnalisées, qui a fait le plus de ravages.
D’après les données d’Interac Corp., les Canadiens sont toujours nombreux à cliquer sur un lien de source inconnue, à accéder à des services bancaires électroniques à l’aide d’un réseau sans fil public et à ne pas changer régulièrement leur mot de passe de leur adresse courriel ou de leur plateforme de services bancaires électroniques. Les Québécois peuvent cependant se réconforter d’être les plus disciplinés lorsqu’ils ne connaissent pas la provenance d’un message.
«Même si les Canadiens sont nombreux à s’estimer capables de reconnaître les tactiques malveillantes, ils sont aussi une grande majorité à souhaiter en savoir plus sur les moyens de se protéger contre les escroqueries», note Mme Jolicoeur.
ASTUCES
Interac Corp. conseille aux personnes désirant se protéger des stratagèmes de fraude de s’arrêter, d’analyser la situation calmement et de signaler les problèmes. Elle rappelle que la plupart des fraudes peuvent être évitées. Après tout, dans la majorité des cas, les escrocs ont besoin de la participation des victimes.
«J’encourage les gens à prendre un moment pour réfléchir et à écouter leur instinct. Quand vous recevez un transfert d’argent inattendu ou un courriel demandant des informations personnelles, il faut être aux aguets et ne pas céder à la pression», a-t-elle expliqué, ajoutant que le site du Centre antifraude du Canada, par exemple, est très utile pour rester au fait des derniers stratagèmes et des astuces pour les débusquer.
Commentaires