Près de 3,2 M$ pour un projet pilote concernant la rémunération des travailleurs forestiers
Le gouvernement du Québec accorde une aide financière de 3 181 854 $ au Collectif régional de développement (CRD) du Bas-Saint-Laurent afin de soutenir la mise en place d’un projet pilote pour expérimenter différents modes de rémunération pour les travailleurs en aménagement forestier.
Cette initiative, menée sur une période de trois ans dans cinq entreprises de la région, propose de revoir la rémunération d’une centaine de travailleurs sylvicoles du Bas-Saint-Laurent en leur offrant un salaire horaire modulé selon l’expérience et le rendement. Actuellement, le salaire est basé exclusivement sur la productivité.
«En soutenant un projet innovant qui propose de revoir la rémunération à l’avantage des travailleurs dans les métiers sylvicoles, votre gouvernement donne un signal clair qu’il faut sortir des sentiers battus pour contrer la rareté de main-d’œuvre. Ces travailleurs vivent un certain stress puisque leurs revenus sont basés sur leur productivité. Ils pourront désormais se présenter au travail sachant qu’ils ont une sécurité de revenus», commente le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, Jean Boulet.
Les activités se divisent en trois volets. Le premier vise à améliorer le recrutement de jeunes travailleurs en instaurant un salaire horaire ajusté selon la formation et l’expérience. Le deuxième volet, qui encourage la polyvalence avec une rémunération mixte composée d’un salaire horaire garanti et d’une prime au rendement, s’adresse aux travailleurs ayant au moins cinq ans d’expérience. Le troisième volet porte sur la rétention des travailleurs près de leur retraite, en leur offrant un salaire horaire équivalant à 90 % de leur moyenne des trois dernières années.
«Ce projet est le fruit d'une concertation exceptionnelle des partenaires en aménagement forestier du Bas-Saint-Laurent et le Collectif régional de développement est fier d'y contribuer. La région est engagée dans un plan novateur pour assurer des emplois durables et valorisants, tant pour la relève que pour nos travailleurs sylvicoles qui ont actuellement un emploi. Par ce projet, nous leur proposons des défis à la hauteur de leurs talents, avec des conditions qui reconnaissent la qualité de leur contribution à la mise en valeur de nos forêts», ajoute Francis St-Pierre, président du Collectif régional de développement (CRD) du Bas-Saint-Laurent.
Selon les conclusions qui seront tirées de cette expérimentation, les nouveaux modes de rémunération pourraient être appliqués aux autres régions qui sont aussi touchées par la rareté de main-d’œuvre dans l’industrie forestière. Pour contribuer à la réalisation de ce projet, le ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale accorde un peu plus de 2 M$ de la mesure Concertation pour l’emploi, qui vise à encourager les entreprises et les organismes concernés par des enjeux de gestion des ressources humaines à privilégier la concertation pour trouver des solutions durables. À cette somme s’ajoutent 1 M$ dans le cadre du Fonds d'appui au rayonnement des régions du ministère des Affaires municipales et de l’Habitation. Le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs accorde également une somme de 100 000 $ qui provient du Programme d’aménagement durable des forêts.
On compte au Québec près de 3 000 ouvriers sylvicoles, dont 400 dans la région du Bas-Saint-Laurent. La moitié de ces travailleurs ont 55 ans ou plus. Le nombre d’ouvriers forestiers a diminué de 45 % entre 2008 et 2016 et le taux de départs annuels des travailleurs est d’environ 10 %.
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