Cri du cœur des préposés aux bénéficiaires du CHLSD des Basques
Obligation de faire des heures supplémentaires, épuisement et menaces de sanction… les préposés aux bénéficiaires du CHSLD des Basques vivent une «situation désastreuse», selon leur syndicat. Celui-ci a sonné l’alarme et a demandé une intervention de la ministre de la Santé, Danielle McCann, dans les plus brefs délais.
Lors d’un point de presse organisé ce lundi 15 avril, à Trois-Pistoles, la section locale 5007 du Syndicat des travailleuses et des travailleurs de la santé et des services sociaux du Bas-Saint-Laurent a dénoncé une réalité qu’elle estime critique : les préposés aux bénéficiaires sont à bout de souffle. La cause? Leurs conditions de travail, dont l’obligation de faire du temps supplémentaire pour pallier l’absence de nombreux collègues.
«Les salariés sont exténués et songent à quitter. Ils n’arrivent pas à soigner comme ils le voudraient et comme les usagers le méritent», dénonce Johanne Campagna, présidente du syndicat, section locale 5007 du SCFP. «La direction force les préposés aux bénéficiaires à faire du temps supplémentaire obligatoire (TSO) toutes les semaines, souvent plusieurs jours par semaine.»
Selon le syndicat, il manquerait actuellement 17 préposés aux bénéficiaires sur une équipe de 31 au CHSLD des Basques. Les absences, causées notamment par des congés de maladie, des congés de maternité ou des départs, ne sont pas comblées, si bien qu’elles mettent énormément de pression sur le personnel en place.
«Une journée sans quart [de travail] à découvert, c’est très rare. De plus, la gestion en place viole systématiquement la Loi sur les normes du travail en exigeant des TSO de plus de deux heures. Nous avons plusieurs griefs à ce sujet», déplore Yanick Proulx, conseiller syndical du SCFP. «Le temps supplémentaire obligatoire devrait être utilisé en cas d’urgence, mais c’est devenu un outil de gestion au quotidien. La direction doit cesser d’agir ainsi.»
SOINS
S’ils sont furieux à l’égard de la direction du CHSLD des Basques pour sa gestion de la situation, Johanne Campagna et Yanick Proulx se désolent de constater que la problématique touche directement les soins offerts aux usagers du lieu d’hébergement.
«Nos personnes âgées qui demandent juste d’avoir des services n’en ont plus, certains n’ont même plus la base. Ils sont obligés de rester coucher. Il n’y en a pas de deuxième bain», donne en exemple Mme Campagna.
En décembre, la majorité des préposés aux bénéficiaires auraient signé et envoyé une pétition afin de dénoncer les «graves problèmes de gestion» de l’administration du CHSLD et «faire cesser l’intimidation» à leur endroit. Ils trouvent inacceptable de recevoir «des menaces de sanction» s’ils refusent de faire des heures supplémentaires.
Malgré tout, rien ne bouge, regrette le syndicat, qui déplore du même coup le manque de considération du CISSS du Bas-Saint-Laurent dans ce dossier. «Ce n’est pas normal qu’on soit rendu juste à 14 personnes qui travaillent au CHSLD des Basques alors qu’il en faut 31. Ce n’est pas normal d’être sous menaces pour venir travailler […] Les gens sont en épuisement. Nous en avons rencontré une en pleurs ce matin. On ne sait plus par quel chemin passer pour faire bouger les choses. Il faut avertir la population, puisque ce n’est pas vrai qu’il y a des services.»
RÉACTION DU CISSS
Appelé à réagir, le CISSS du Bas-Saint-Laurent a indiqué être «conscient que les employés sont actuellement très sollicités afin d’assurer la continuité des soins à la clientèle» et que le défi est important. Il affirme avoir entrepris une démarche de rehaussement des garanties d’emploi en avril, et ce, afin de stabiliser les équipes de soins.
«Le temps supplémentaire obligatoire est une mesure exceptionnelle lorsque toutes les options ont été envisagées : faire appel aux employés sur la liste de rappel, offrir les quarts aux employés sur la liste de rappel qui sont hors disponibilités, offrir du temps supplémentaire volontaire, offrir des quarts de travail scindés en temps supplémentaire volontaire et établir un plan de contingence. Ce n’est que lorsque toutes ces étapes ont été franchies que les gestionnaires optent pour le temps supplémentaire obligatoire, et ce, pour la sécurité et la continuité des soins auprès d’une clientèle hébergée 24/7», a déclaré Ariane Doucet-Michaud, responsable des relations avec les médias.
Lundi, en matinée, les représentants locaux du syndicat, accompagnés d’employées du CHSLD des Basques, ont rencontré les membres de l’équipe du député de Rivière-du-Loup-Témicouata, Denis Tardif. Ils espèrent intervienne directement auprès de la ministre McCann pour exiger du CISSS un changement de cap radical.
2 commentaires
A chacune des mes visites, je revois souvent le mêmes visages de préposées qui travaillent comme des abeilles, courent du bord a l'autre, toujours dévoués, la brou dans le toupet et je me surprends de
leur dire : vous êtes encore ici ?!? Vous travaillez tout le temps !
Il arrive que mon père soit agressif et ils doivent s'y mettre a 4 pour le maîtriser ...
Les infirmières sont toujours assises a leur poste de garde, a gratter du papier, a discuter
entres-elles, distribuer les pilules... ayants toujours un air aimables et agréables...
Feu ma mère a travaillée la pendant 12 ou 15 ans et elle me racontait que des médecins a l'époque se cachaient derrière des rideaux pour éviter certains patients qui se présentaient trop souvent a l'urgence a leur goût ...
R.I.P. !
Heureusement maintenant les ambulances dirigées directement a RdL ou Riki pour les cas d'accidents de la route.
Plus ça chance, plus c,est pire !