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Entretien avec un consommateur de cannabis

durée 18 octobre 2018 | 15h41
  • Andréanne Lebel
    Par Andréanne Lebel

    journaliste

    Le seul vendeur de cannabis autorisé au Québec sera la Société québécoise du cannabis (SQDC), une filiale de la Société des alcools du Québec. *Jean, un futur client de la SQDC, se questionne toutefois sur la sévérité des règlements entourant la légalisation de cette drogue.

    «Je sens qu’on s’éloigne de l’esprit de la loi, et de la raison pour laquelle elle existe, soit faire de la prévention et encadrer la consommation. Je pense que ce sera plus difficile qu’avant la légalisation pour les consommateurs et ça ne permettra pas d’intervenir auprès des jeunes», explique-t-il. Un acheteur pourra acheter un maximum de 30g par visite. La vente sur le web sera fonctionnelle dès l’entrée en vigueur de la loi le 17 octobre.

    «On agit présentement de manière plus morale que rationnelle. La peur contribue au climat d’irrationalité. Être guidés par la peur et l’ignorance permet seulement de maintenir le marché noir opéré par des gens avec peu de scrupule qui font déjà de la vente dans nos écoles. C’est du déni que de dire que cette réalité-là n’existe pas et se mettre la tête dans le sable en se disant que ça arrive tout d’un coup.  (…) Le cannabis était facilement accessible quand j’avais 12 ou 13 ans dans mon école. Les gens qui veulent consommer consomment déjà», résume Jean. La succursale de la SQDC la plus près de Rivière-du-Loup se trouve à Rimouski. Une vingtaine de ces magasins ouvriront graduellement au Québec après le 17 octobre.

    MILIEUX DE TRAVAIL

    Les employeurs auront aussi leur rôle à jouer. Ils peuvent encadrer l’usage de cannabis, ou même l’interdire complètement. Diverses clarifications ont été apportées à la Loi sur la santé et la sécurité au travail pour y ajouter l’usage du cannabis. Les travailleurs ne doivent pas exécuter leur travail lorsque leur état représente un risque pour leur santé, leur sécurité, leur intégrité physique ou celles des autres personnes sur les lieux en raison de facultés affaiblies par l’alcool et la drogue, incluant le cannabis.

    Le Conseil du patronat du Québec propose aux employeurs de mettre à jour leurs politiques internes concernant la consommation de cannabis sur les lieux de travail et dans un contexte professionnel, de vérifier la mise à jour des assurances et l’implication de la loi québécoise, qui a été modifiée pour inclure le cannabis.

    «Ce que je ne fais pas avec l’alcool, je ne le ferai pas avec le cannabis, c’est la même chose. C’est une drogue récréative, c’est clair que je n’arriverai jamais au travail avec les facultés affaiblies par l’alcool ou le cannabis, pour moi, c’est la même règle qui s’applique. Il faut se fier au bon jugement des consommateurs», estime Jean.

    L’expert en dépendance et en toxicomanie et professeur au département de psychoéducation de l’Université de Montréal, Jean-Sébastien Fallu, a souligné lors d’une conférence tenue le 2 septembre au Festival du Bon Plant de Trois-Pistoles qu’il faut éviter les pièges de la banalisation et de la dramatisation de l’usage du cannabis à des fins récréatives ou médicinales. Selon lui, la consommation peut sauver et ruiner des vies, mais la plupart des consommateurs se trouvent entre ces deux extrêmes. Il a rappelé qu’un consommateur a neuf fois plus de chances de développer une dépendance au cannabis que de souffrir d’une psychose liée à la consommation.

    Pour plus d’information sur la légalisation: https://encadrementcannabis.gouv.qc.ca/loi/loi-encadrant-le-cannabis/

    • *Un faux nom a été utilisé, puisque lors de la rédaction de cet article, la possession de cannabis était toujours illégale au Canada.

    commentairesCommentaires

    2

    • GD
      Gilbert Duquette
      temps Il y a 5 ans
      ...«Ce que je ne fais pas avec l’alcool, je ne le ferai pas avec le cannabis, c’est la même chose. C’est une drogue récréative, c’est clair que je n’arriverai jamais au travail avec les facultés affaiblies par l’alcool ou le cannabis, pour moi, c’est la même règle qui s’applique. Il faut se fier au bon jugement des consommateurs», estime Jean....

      Merci Monsieur Jean pour avoir levé le voile légèrement sur l'idée préconçue que le consommateur de cannabis est une personne irresponsable.
    • P
      Pathfinder
      temps Il y a 5 ans
      Redicule. Tres redicule pour un simple plante. Et surtout que ces seulment la SAQ qui peux en vendre XD. Ridicule. Aussi bin dire que ces la police qui nous vente du cannabis. Et que ont devrais etre soumise par une compagnie qui a de la miser a garder ces employée et quils sont en grève depuits un mois hmmm.... pis La grande firm demande qu'il soit le seul a posséder ce grands pouvoir. Et que ces employer vont decider pour la clientèle. Ridicule. Le marcher noir va toujours etre la. Puisque les politiciens sont pas des business man ils seront pas comment géré un simple plante. Ou plan. Pis pour comprendre les toxicoman ils faut avoir ete un ou une. Donc université ou non, si ta pas l'exp, ta rien.
      Et stats: alcool tue plus de monde que la cigarrette, la cigarette tue plus de monde que le sucre, et le sucre tue plus de monde que la plante de cannabis. Surtout que pour moi le cannabis est une drogue de respecte et non sataniques. Pis si tu recule dans les annee de la prohibition chui sur que meme les ministres ont goûté au premières verre de bière la journée même qui soit rendu légal. Je croix que les ministre du quebec auront besoin d'un conseiller autochtone en canabis.
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