Assurance-emploi : à la recherche de solutions pour prévenir le «trou noir»
Le ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale François Blais s’est rendu à Rivière-du-Loup le 24 mai à l’occasion d’une rencontre de la Table régionale de concertation pour l’emploi saisonnier du Bas-Saint-Laurent afin de trouver des solutions en collaboration avec des représentants d’employeurs pour éviter le «trou noir» de l’assurance-emploi qui affecte année après année les travailleurs saisonniers.
«On voulait trouver une façon de renforcer et sécuriser le travail saisonnier à long terme (…) Ce ne sont pas des sous-emplois. C’est une réalité à laquelle il faut faire face. Nous avons mis sur pied quatre comités de concertation pour éviter le trou noir. Je pense que nous n’aurons pas de trou noir dans les prochaines années parce que nous aurons du temps pour le prévenir et surtout essayer de renforcer le secteur», a commenté le ministre de l’Emploi, François Blais. Ce «trou noir» correspond à la période où les travailleurs de l’industrie saisonnière ont épuisé l’ensemble de leurs prestations d’assurance-emploi avant que leur travail n’ait recommencé.
D’ici quatre mois, il s’attend à obtenir un rapport du travail qui a été fait par les comités de concertation en collaboration avec Emploi-Québec. Une table nationale regroupant toutes les informations recueillies sera mise sur pied. Le ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale s’engage également à faire des représentations auprès du gouvernement fédéral si des modifications sont à apporter pour améliorer les choses.
«Ce que je remarque c’est que l’emploi se porte très bien ici, une diminution du chômage, autour de 6%, c’est historique. Ça amène un problème particulier pour les employeurs qui ont de la difficulté à trouver de la main-d’œuvre. Si vous êtes un employeur saisonnier, vous êtes en comparaison avec d’autres employeurs», souligne M. Blais. Les solutions passent à la fois par l’installation de machines et d’équipements ou encore par les ressources humaines.
«On est confronté à une réalité nouvelle. Historiquement, les taux de chômage sont de 10 à 12 % l’automne, après que les travaux en forêts et agricoles soient terminés. À 6,1%, c’est nécessairement le taux le plus bas (…) C’est un enjeu économique majeur incontournable pour nous. Si on veut continuer à être performant et maintenir notre niveau d’exportations à travers nos secteurs forts : le verre trempé, la tourbe, l’agroalimentaire, il faut qu’on soit proactif», ajoute le député de Rivière-du-Loup-Témiscouata, Jean D’Amour. Le taux de chômage actuel pour la région du Bas-Saint-Laurent-Côte-Nord est de 7,1% pour la période du 13 mai au 9 juin.
Plusieurs points ont été soulevés lors de la tenue de la Table de concertation dans la région du Bas-Saint-Laurent, touchant notamment l’offre de formation en lien avec l’activité économique régionale et l’accueil d’immigrants en région au Québec. Le ministre François Blais a assuré qu’au cours des prochains mois, les personnes désirant s’installer au Québec pourront déclarer leurs intérêts et détailler leur profil pour permettre aux employeurs en région de faire leur choix, inversant ainsi le processus d’immigration habituel. La demande de travailleurs saisonniers se fait de plus en plus forte à l’approche du début de la récolte des petits fruits, dans le secteur agricole.
À noter que Québec a reçu en mars dernier un montant de 6,4 M$ du gouvernement fédéral pour trouver des façons d’aider les travailleurs aux prises avec le «trou noir» de l’assurance-emploi. Cette aide a pris la forme notamment de formations rémunérées et de la mise en place d’une table de travail.
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