Des jardins accessibles à tous
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Ce geste est bien encore d’actualité puisque manger sainement est une préoccupation pour une large proportion de la population. Maintenant ouverts à tous, les jardins permettent de pouvoir bénéficier des bienfaits du jardinage en donnant accès à une parcelle de terre cultivable à ceux qui n’en ont pas. Une preuve qu’il est possible d’avoir ses propres légumes même si on habite un 2 ½ au centre-ville.
L’organisme à but non lucratif, géré par un conseil d’administration de 13 personnes louant eux-mêmes des terrains aux Jardins, compte aujourd’hui 130 terrains de 25 pieds carrés et 144 membres. Le jardin communautaire est situé dans la zone tampon du parc industriel et est accessible, depuis deux ans, par la rue L.-P.-Lebrun. À 8 minutes de ce site se trouvent les deux arpents réservés à la culture des pommes de terre. Chacune des personnes faisant la location d’un terrain de 25 pieds carrés pour 20 $ se voit attribuer 100 pieds de pommes de terre dont elle pourra en faire la récolte, au moment opportun.
Victorien Michaud vient spontanément en aide aux locataires de terrain. Le voici donnant des conseils sur la culture des choux à Maryse Tardif, qui expérimente les jardins communautaires pour la première année.
Photo : Cathy Gagnon
Une clientèle variée de jeunes familles, de retraités, d’assistés sociaux et de familles à faible revenu se partagent les terrains disponibles. « Les assistés sociaux et les familles à faible revenu représentent 35 % de notre clientèle », affirme Béatrice Michaud, secrétaire des Jardins Communautaires et instigatrice du projet.
Elle soutient que « Bien que les jardins soient ouverts à tous, je priorise toujours les demandes provenant des plus démunis puisque le projet à été réalisé d’abord pour eux. » C’est devant la popularité de ce mode de jardinage et les nombreuses demandes que Mme Michaud recevait que la décision fut prise d’ouvrir à toute la population.
La première année, sept jardins ont été cultivés sur ce terrain fourni par la ville de Rivière-du-Loup. « Au fil des ans, la demande n’a jamais cessé d’augmenter », souligne Mme Michaud. Bien que l’ajout de terrain soit impossible à cause de l’emplacement, l'alternative de couper les parcelles en deux, pour des personnes seules, ayant de moins grands besoins, est toujours réalisable.
« Nous faisons toute la préparation de la terre requise avant les semences. Lorsque les gens arrivent, le sol est prêt pour la plantation », indique Mme Michaud. Ensuite, chaque personne est responsable de sa parcelle, jusqu’aux récoltes. Une demande d’engagement bénévole est aussi faite, lors de la signature du contrat, pour de la surveillance, la tondeuse et les corvées. Elle mentionne aussi que « lorsque les gens ont besoin de conseil, peu importe l’étape où ils en sont, de la plantation, jusqu’à la mise en conserve, ils peuvent compter sur notre président, présent aux jardins pratiquement tous les jours, souvent pendant 12 heures. »
En effet, Victorien Michaud, président des Jardins Communautaires de Rivière-du-Loup, est un agriculteur à la retraite. Il s’occupe du jardin depuis le début, avec sa sœur, Béatrice Michaud. Il est très impliqué dans le projet et il y passe de nombreuses heures, notamment pour la préparation des sols, le jardin spécifique aux pommes de terre et les différents entretiens nécessaires.
L’organisme se finance par le biais d’un souper à la fin de septembre de chaque année. Des cartes sont en vente auprès des membres et des responsables du jardin. La Ville supporte aussi l’initiative. « Nous n’avons jamais de refus, que ce soit pour de la surveillance policière, la cueillette des ordures ou pour nos besoins en eau pour l’arrosage », complète Béatrice Michaud. Centraide, la Caisse populaire Desjardins ainsi que le député lui offre aussi de l’aide financière.
« Cette année, 5 000 $ ont été alloués seulement pour l’ajout de terre », précise Mme Michaud. D’autres dépenses sont aussi effectuées pour la réparation, l’entretien et l’achat d’outils et d’équipements.
« Le but premier des jardins communautaires est encore aujourd’hui d’aider les plus démunis », soutient-elle. Ce projet a d’ailleurs engendré d’autres réalisations ayant le même but, soit les Cuisines collectives et les Meubles pour ton toit.
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