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J’aime les Canadiens

durée 23 juin 2016 | 10h00

J’avais aussi pensé à J’aime le Canada comme titre, mais ça aurait été moins clair. Et moins vrai.

Mais bon voilà, j’aime les Canadiens et les Canadiennes. Difficile de dire si ça vient du fait que j’ai participé à Jeunesse Canada Monde quand j’avais 17 ans, une expérience de 6 mois au Québec et en Tunisie avec 8 autres citoyens de notre grand pays (actuel) dont 7 anglophones. Ils étaient sympathiques, ouverts d’esprit, drôles et j’en passe. C’est marquant un voyage à cet âge et ça vous forge une jeunesse d’aplomb.

Aujourd’hui, rien n’a changé. Je les aime toujours autant. Je sors d’ailleurs d’un pas pire « rush » au cégep avec deux cours intensifs dont un comme professeur avec le programme Explore. Pour ceux qui ne le savent pas, Explore c’est une expérience de cinq semaines pour apprendre une des deux langues officielles du Canada. Ici à Rivière-du-Loup, le programme a plus de quarante ans et j’y travaille depuis 2007.

Une question revient souvent vers la fin des cinq semaines, surtout depuis que j’ai fait deux campagnes électorales pour deux partis souverainistes : pourquoi le Québec veut-il devenir indépendant ? Et si ça arrive, à quoi cela pourrait bien nous servir d’apprendre le français ensuite ?

D’abord, c’est bien évident qu’on apprend une langue parce que ça va nous servir. Dans le cas du français, surtout en Ontario, pour avoir une bonne job, c’est presque essentiel. Et quand le Québec deviendra un pays, est-ce que ce sera aussi essentiel ? Il y a beaucoup de francophones nord-américains à l’extérieur du Québec. Ça a régressé pas mal depuis 100 ans dans certaines provinces (au Manitoba, c’en est alarmant), mais les communautés de l’Ontario sont tout de même assez fortes. La suite est difficile à prévoir à ce sujet pour le reste du Canada.

Le Québec, même comme pays, ne devrait par contre pas trop bouger. Je veux dire, le jour où ça arrivera, on ne va pas passer une scie mécanique sur la frontière et partir à la dérive. On va quand même rester voisins. Est-ce que c’est bon d’apprendre la langue de ses voisins ? Je suppose que oui.

Où je veux en venir c’est que ceux qui veulent faire du Québec un pays ne le font pas parce qu’ils n’aiment pas les Anglais. Il y a parfois cette idée, ce préjugé qui dit que les Québécois éprouvent de la haine pour leur voisin. C’est totalement faux. On dit même que nous sommes racistes dans certains journaux canadiens-anglais. Les Québécois racistes ?! Nous sommes d’une ouverture exemplaire (il y a toujours quelques tarés, mais ça c’est partout).

Reste que présentement, nous sommes une minorité au niveau linguistique dans une majorité anglophone. Devenir indépendant nous permettrait de devenir une majorité chez nous. Qu’est-ce qu’il y a de mal à cela ? 193 pays dans le monde sont une majorité linguistique chez eux (avec certaines exceptions). Quand on parle des radicaux séparatistes comme si nous étions les seuls à vouloir contrôler nos lois, nos impôts et nos traités à l’international… je ne vois pas trop le radicalisme là-dedans. Quitte à se répéter : ça fait aussi 193 pays qui à un moment ont dû être supposément « radicaux » pour pouvoir s’affirmer. Je ne vois pas en quoi on est pire ou meilleur que les autres.

Ce qui nous ramène à cette phrase : le Québec ne veut pas être une province distincte, on veut juste être un pays comme les autres.

Tout en continuant d’aimer nos voisins.

Ceux qui disent que la souveraineté n’est plus d’actualité n’ont qu’à en parler aux Anglais… d’Angleterre !

 

 

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