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La souveraineté alimentaire

durée 5 janvier 2016 | 09h16

Bonne année.
Pendant la dernière campagne électorale, un magnat de la finance s’est levé pour dénoncer le système de la gestion de l’offre canadien le qualifiant de : « Dernier vestige de l’URSS ». Un truc de communiste. Parce que la gestion de l’offre procède en fonction de l’offre et de la demande et quelque part la « contrôle », ce n’est pas bon pour l’économie mondiale. Dès qu’on veut empêcher les multinationales de faire quelque chose, elles se défendent comme des enfants de 4 ans. « Ouan mais c’est pas juste. »

Il y a quelques années (à Québec en 2000 et à Seattle un peu avant) des groupes imposants se levaient pour dénoncer le libre-échange. Encore aujourd’hui, plusieurs personnes décrient une situation qui ne profite qu’à un petit nombre. Pendant la dernière élection, d’ailleurs, le Bloc québécois, le parti que je représentais, s’est prononcé (de longue date en fait) pour la plupart des formes de libre-échange. D’un côté, le seul souvent présenté d’ailleurs, ça semble bénéfique (surtout pour nous au Canada), mais de l’autre, ce qui m’a toujours chicoté c’est : pourquoi le libre-échange en alimentation? Pour avoir des mangues et des oranges?

Pourquoi la salade à l’épicerie vient des États-Unis? Le pain de je sais pas où? Même les denrées de base viennent d’ailleurs. Nous en exportons aussi, pas de doute là-dessus. Je reste tout de même avec l’impression permanente qu’on se fait avoir quelque part. D’abord, le transport de toutes ces marchandises est nuisible, on le sait. Ensuite, comment peut-on être arrivés à un point où les framboises du Mexique coûtent moins chères que celles  d’ici? C’est quoi ce tour du monde absurde qui oublie le point de départ? Et pourquoi certains aliments (fruits et légumes surtout) ont-ils l’air carrément en plastique?

Et là, on ne parle pas des pays comme l’Haïti. Même Bill Clinton, l’apôtre du libre-échange, a fait son mea culpa en affirmant que le libre-échange au niveau des denrées de base avait été un échec total, particulièrement dans les pays pauvres où les structures de base pour fournir de la nourriture se sont effondrées face aux marchés mondiaux.

Quand j’ai davantage compris le système de la gestion de l’offre, je n’ai pas pu m’empêcher de penser : pourquoi  on ne l’appliquerait pas aux denrées de base aussi? Pourquoi le lait, la volaille et les œufs mais pas disons le blé ou le riz (ailleurs)? Pour ne pas faire pleurer Nestlé ou Monsato et les quelques autres privilégiés? Est-ce que le jour viendra où les multinationales n’auront plus leur porte d’entrée dans les gouvernements?

Est-ce qu’on n’est pas capable de se nourrir nous-mêmes?

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