Les lâches, les poltrons et ceux qui boudent

Je déteste les manifestations. Je me sens mal à travers une foule de motivés et je n’arrive jamais à gueuler un slogan même si j’y crois. Quelque chose d’invisible m’arrête et j’essaie de parler avec n’importe qui pour ne pas avoir à chanter ou crier en public. Un problème comme un autre.

On peut être pour n’importe quelle cause, n’importe quelle, mais l’être en silence dans son coin, sur Facebook avec des commentaires pernicieux et désengagés, dans un bar après quelques verres… c’est facile, si facile.

Je ne reprocherai jamais à des gens de se lever, de mettre leurs bottes, leur vieux hoodie de NOFX, leur coat, leurs gants et d’aller dans la rue dire ce qu’ils pensent. Même si leur cause me répugne, je ne peux que les féliciter. Ils pourraient marcher pour l’abolition de l’hiver que je me dirais… ben quand même, hein.

Les carrés verts libertariens qui envoient des paroles risibles dans le vent et qui ne font rien, rien du tout, eux par exemple... ils font marcher leur mâche patate et that’s it, avec un appui mou des mous et de ceux qui aiment les consensus du ouan ouan j’avoue dans le fond… ha eux… ah eux… 

Aucun de ces gars n’a le culot de réfléchir et de se battre pour défendre ses opinions. Ils veulent le statut quo parce qu’ils sont bien et le débat leur importe peu. Ils boivent les paroles d’animateurs de radio médiocres qui se nourrissent d’une haine improbable envers des jeunes qui sont vivants, vrais, en vie, conscients.

Ce sont les Don Quichotte de notre démocratie. Tout va bien pour eux, on vote aux quatre ans et c’est là qu’il faut faire son choix. Ça leur fait plaisir de vivre entre leur match du Canadien et leur jeu vidéo en ligne. Des Don Quichotte, vraiment. Des Candide aussi peut-être parce que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, toujours…

Les poltrons voient dans l’action d’autrui leur propre échec à se tenir debout. Il voit dans l’engagement politique des autres leur mort intellectuelle.

Ils ne font que réagir alors que d’autres agissent. Je les salue ceux qui bougent, ceux qui sont ce qu’on appelle des citoyens.

Manipulés et les réseaux sociaux et les groupes pas drôle sur ces mêmes réseaux de gens pas drôles qui se complaisent dans des mauvais montages de jokes vulgaires et ridicules en se disant presque du bout de l’âme : je suis engagé, j’ai liké une photo contre l’ASSÉ; ils font pitié à voir. Ces mêmes « révolutionnaires » appellent au viol des femmes qui se tiennent debout en prônant de l’autre côté la guerre contre l’EI qui use des mêmes armes de guerre tribales au Moyen-Orient.

Ouan mais nous autres on travaille… comme si vous étiez les seuls.

Des gens se lèvent, pas vous, et ils ne sont pas payés pour le faire, eux.

Restez assis les boudeurs, l’action commence et vous serez des spectateurs, comme toujours. C’est le seul point de vue que vous connaissez.

Comme si la politique allait vous en vouloir de ne pas la suivre.

Vous voulez savoir, elle s’en réjouit. 

Je vais finir par me dégêner.