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Sans mission

durée 20 février 2015 | 09h13

Je ne suis jamais aussi nerveux que quand j’essaie d’honorer un pari que j’ai pris avec moi-même. Ne pas se trahir reste un défi. Mais d’où viennent ces promesses qu’on se fait? Pourquoi « un rêve » apparait-il en nous et pourquoi essayons-nous sans cesse de le capturer pour ensuite passer à un autre? Le meilleur moyen serait sûrement simplement de s’en défaire. Beau défi.

J’ai pris 7 ans à terminer une maîtrise. Je n’arrivais pas à y mettre le point final. Un ami de Rimouski m’avait même suggéré de jeter ma liste de chose à faire sur laquelle j’écrivais sans cesse : finir ma maîtrise.

J’y arriverai jamais.

Ben jette ta liste.

Parce que ces objectifs qu’on se fixe deviennent aussi des fardeaux, invisibles oui, mais lourds quand même. On se sent coupable de marcher dans leur direction, de ne pas travailler pour conquérir ses buts et le monde en même temps. Ça tue même des gens ces ambitions, surtout quand elles sont trop grandes. Comme si ne pas atteindre son idée voulait dire subir un échec, une idée qui n’existait parfois même pas le jour d’avant.

Cette théorie s’applique aussi possiblement à l’amour, mais cette chronique n’est pas encore prête à entrer dans ces « détails du cœur. »

On peut finir par se demander si on ne se fait pas bourrer le crâne à grand coup de : suis tes rêves. N’abandonne jamais. Il faut persévérer. Les gens qui vous disent ça sont aussi souvent ceux qui n’ont pas le courage de faire quoique ce soit. Autre histoire.

Je termine en citant de mémoire Kundera juste pour faire snob : le personnage de son histoire est convaincu que son but dans la vie est de devenir médecin et il doit ensuite soigner le plus de gens possible. C’est écrit à l’intérieur de lui. Un jour, après avoir rencontré une femme et parlé un bon moment il réalise que non, il n’a pas de mission finalement.

Personne n’a de mission.

 

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