Guillaume Bastille accroche ses patins
Ce n’est pas sans un brin d’émotion dans la voix que le patineur de vitesse et médaillé olympique Guillaume Bastille a annoncé, ce jeudi 25 janvier, qu’il prend sa retraite de la compétition active. À sa 12e année sur l'équipe nationale, l’athlète passe désormais à autre chose, mais regarde le chemin parcouru avec beaucoup de fierté.
Bastille a fait part de ses intentions dans le cadre d’une conférence téléphonique tenue à 14 h à Montréal. «Je quitte la compétition active la tête haute, mon intégrité intacte et en ayant tout donné ce que j’avais à offrir à travers toutes ces années au centre national d’entrainement», a-t-il déclaré.
«Je tiens à remercier tous ceux qui m’ont suivi et encouragé au cours de toutes ces années. Ma carrière a eu ses hauts et ses bas, mais j’ai toujours eu le soutien de ma famille, des personnes importantes pour moi, en plus de faire partie de l’équipe Premier Tech (...) Je tiens aussi à remercier le club de patinage de vitesse de Rivière-du-Loup et François Gougoux qui ont fait partie de mon développement d’athlète, mais qui ont aussi forgé la personne que je suis en ce moment.»
JEUX OLYMPIQUES
Le patineur de 32 ans n'a évidemment pas caché que le fait de ne pas avoir été choisi par le comité de haute performance de Patinage de vitesse Canada afin de compléter la délégation qui représentera le pays aux Jeux olympiques de Pyeongchang, le mois prochain, a rendu sa décision évidente.
«Depuis 2014, je réévaluais la situation à savoir si j’avais encore ce qu’il fallait pour performer avec les meilleurs. J’étais à un certain point prêt à prendre ma retraite, mais je continuais à bien compétitionner et à m’améliorer. Tout ça a fait en sorte que j’ai eu la chance de pouvoir me battre pour les Jeux de 2018», explique celui qui était reconnu comme un excellent tacticien. «J’oserais dire que la décision était assez murie. J’avais établi que la limite, c’était ces Jeux olympiques de 2018.»
Affaibli par un virus et une commotion cérébrale, il n'a finalement pas connu, en août, les sélections olympiques espérées avec une 7e position. «Je me suis battu à travers cette épreuve-là. Le résultat n’était pas celui que je voulais, mais je peux sortir la tête haute.»
FIERTÉ
Questionné à savoir quelles sont ses plus grandes fiertés au cours des deux dernières décennies passées en patinage de vitesse, Bastille évoque immédiatement à la médaille d’or remportée au relais 5000 mètres aux Jeux olympiques de Vancouver en 2010, «un souvenir formidable», dit-il.
«Je pense qu’il n’y a absolument rien qui peut battre la combinaison des évènements. Si j’avais gagné individuellement, je ne suis pas certain que c’aurait été aussi fou pour le Canada en patin de vitesse. Faire les Jeux pour l’équipe, c’était génial, mais de gagner aux relais, ce qu’on a toujours voulu faire, dans un stade rempli de nos partisans, c’était simplement exceptionnel.»
Cela dit, ses retours à la compétition, entre autres celui à la suite d’une importante opération à l’épaule en 2015-2016, représentent aussi quelque chose de particulier pour lui. «D’avoir réussi à rester parmi les meilleurs aussi longtemps, d’avoir réussi à durer, je pense que c’est ce qu’il va rester», soutient-il avec émotion. «Ça serait dur de demander mieux, j’ose croire que j’ai fait le maximum avec ce que j’avais.»
Reconnu pour son talent dans l’analyse des courses et son côté perfectionniste, il espère que son parcours inspira les patineurs qui suivront ses traves à croire en leurs moyens, peu importe leurs forces. «Je crois avoir prouvé que ce ne sont pas toujours les plus forts physiquement qui sortent victorieux. Il y a d’autres moyens d’arriver à ses fins, dont être le plus intelligent sur la glace.»
MODÈLE
Natif de Saint-Modeste, Guillaume Bastille est certainement l’un des athlètes les plus importants à avoir fait ses débuts au KRTB. Olympien en 2010, il a été - et est toujours - le modèle de nombreux jeunes patineurs et patineuses du Bas-Saint-Laurent.
Depuis janvier, il travaille dans son domaine d’études chez Golder Associés, une firme de consultation en environnement, à Montréal. Si la compétition et le sentiment de courser lui manqueront certainement, il se dit maintenant serein à entreprendre un nouveau chapitre de sa vie. «Je pense que je suis prêt à passer à autre chose. J’ai tellement donné, ç’a tellement été ma vie, que d’avoir un nouveau rythme va faire du bien. J’ai hâte de retrouver un certain équilibre.»
Aimerait-il s’impliquer dans le sport éventuellement? «Cela reste à déterminer. À court terme, je vais prendre une distance et rester à l’écart, mais je pense que j’ai certaines choses à offrir aux jeunes et à ceux et celles qui commencent avec l’équipe nationale. Faut voir à long terme si je vais avoir le temps et l’intérêt de m’impliquer, mais je garde cela en tête.»
Chose certaine, il sera rivé devant son petit-écran lors des prochains Jeux olympiques. «Définitivement! Je suis encore en contact avec certains athlètes et je leur souhaite vraiment tout le meilleur pour la compétition qui arrive vite», lance-t-il avec le sourire dans la voix.
Guillaume Bastille s’est illustré plus d’une fois sur la scène internationale. Il compte notamment 25 médailles (8 d’or, 5 d’argent et 12 de bronze), dont 11 en solo, en Coupe du monde. Il a également remporté 4 médailles lors des Championnats mondiaux.
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Bravo encore une fois Guillaume