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Histoires de pêche…blanche

durée 14 janvier 2017 | 07h32
  • Marc-Antoine Paquin
    Par Marc-Antoine Paquin

    Journaliste

    C’est bien connu, les pêcheurs ont toujours des histoires incroyables à raconter concernant des prises gigantesques, des poissons par centaines ou même des rencontres avec des spécimens rares… La pêche blanche, ce n’est rien de tout ça, mais les récits n’y sont pas moins captivants, alors que s’y mêlent parfois la solitude, mais surtout la passion et l’amitié.

    À L’Isle-Verte, le site situé à l’embouchure de la rivière Verte, tout près du quai, est un incontournable dans la grande région pour quiconque souhaite taquiner le poisson avec un mercure sous zéro. Plus de 70 cabanes y sont actuellement installées, permettant à leur propriétaire de profiter de la richesse du fleuve, jour après jour.

    Parmi tous ces passionnés se trouvent notamment Robert Montgomery et Alain Deschênes. Deux amis, mais aussi deux «voisins de cabane», depuis bon nombre d’années. Ensemble, c’est bien près de 50 ans d’expérience à la pêche à l’éperlan, rien de moins.

    «C’est vraiment pour le plaisir, pour venir passer le temps, mais du bon temps. M. Deschênes et moi, on ne mange même pas nos poissons, on les donne», confie M. Montgomery, affectueusement appelé «Bob», dans le confort de sa luxueuse cabane.  

    Il faut dire qu’avec un quota de 60 poissons par jour et donc une possibilité de plusieurs centaines de prises par saison, il faut avoir un appétit d’ogre pour tout garder pour soi. En quelques semaines, M. Deschênes a déjà rassasié une vingtaine de ses amis. «C’est une forme d’exutoire aussi. L’été, c’est le golf tous les jours. L’hiver, c’est la pêche», admet l’homme originaire de Trois-Pistoles.

    Le vendredi 6 janvier, la température était plutôt clémente et le soleil brillait sur la banquise. Les cabanes, trahies par la fumée qui s’échappait des cheminées, étaient presque toutes occupées. Il en a été ainsi depuis début décembre, dit-on. Si 2015-2016 a été une année exceptionnelle, la suivante ne s’annonce pas mal du tout…

    Mais Dame Nature n’a pas été toujours aussi coopérative depuis le début des activités. Tout juste avant notre rencontre, M. Deschênes a aidé son confrère à soulever son repère de la glace. «Gérer les conditions, c’est la partie difficile cette année (…) Sans lui et mon autre voisin, je ne pourrais plus venir ici», admet l’homme de 83 ans, reconnaissant. Son ami lui fournit aussi les «vers marins», ces petits appâts bien difficiles à obtenir. «C’est ça le vrai sport, la pêche, c’est la récompense», ajoute-t-il en riant.

    AMITIÉ

    De l’extérieur, la pêche à l’éperlan est souvent perçue comme un sport de solitaire, et c’est vrai que c’est souvent seul ou en petits groupes que l’activité est pratiquée. Mais naturellement, à se côtoyer tous les jours pendant plusieurs mois par année, des affinités se créent entre les pêcheurs. On l’avoue d’emblée, ça rend l’expérience encore plus agréable.

    «Parfois, j’invite des amis. Deux ou trois peuvent pêcher à la fois, alors que les autres discutent. On se fait un petit party de pêche. Mais la plupart du temps, c’est vrai que ça se passe tout seul. Ce n’est donc pas pour tout le monde.»

    M. Montgomery pêche à L’Isle-Verte depuis déjà près de 20 ans. Venu s’établir à Cacouna après sa retraite, il s’est adonné à la pêche du petit poisson blanc rapidement grâce à une cabane chauffée, et équipée, qu’il a conçue. Fort à parier que de nombreuses histoires y ont été vécues et racontées.

    «Je me souviens d’une fois, le bloc de glace qui supportait nos deux cabanes s’est détaché et nos biens sont partis au loin. Heureusement le vent a été de notre côté et nous avons pu aller les rechercher avec des véhicules tout terrain (…) On dit aussi qu’un pêcheur a eu toute une frousse quand un phoque est apparu dans son trou de glace un jour, mais ça ne m’est jamais arrivé», a raconté, tout sourire, Alain Deschênes, qui venait de rejoindre son acolyte après avoir atteint son quota.

    SPORT UNIQUE

    Si les cabanes sont privées et que l’on a parfois l’impression que le monde de la pêche blanche est difficile d’accès, il faut se raviser. Une famille peut, sans trop de problèmes, louer une cabane et essayer ce sport unique. Sans oublier qu’il est aussi possible de pêcher directement à l’extérieur. La clé, c’est souvent de se présenter sur place.  

    À moins d’un sérieux et long redoux, la présente saison de la pêche devrait durer jusqu’à la mi-mars, ce qui donne amplement le temps à quiconque de se prévoir une sortie ou deux, question de faire des provisions en poisson frais. Un truc pour le cuisiner? «On roule un peu dans la farine, puis on le fait simplement rissoler dans le poêlon avec du beurre. C’est excellent», conseille Robert Montgomery.

    Tradition bien ancrée dans les mœurs des populations riveraines, la pêche contribue à sa façon au rayonnement de la région, alors qu’elles attirent souvent des passionnés originaires de Rimouski et même de Québec. Localement, c’est aussi l’origine de rires, de plaisir et surtout de beaux souvenirs. 

     

    commentairesCommentaires

    1

    • R
      Réal
      temps Il y a 7 ans
      Formidable votre article, M.Paquin. Enfin , dans le sport il y a autre chose que le hockey ou encore la balle à l'été. Je souhaite que dans les semaines et les mois à venir, vous nous écrirez des articles sur la pêche sportive à la mouchetée, le saumon et bien d'autres poissons. Cela fait beau et ensoleille nos journées maussades. Merci, c'est agréable de vous lire. Et si vous avez la possibilité de convertir les animateurs de la radio CIEL, vous avez carte blanche pour le faire, car ils sont vraiment déplorables dans leur programmation.
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