Yvan Thibault et Audrey Bouchard honorés par les Guerriers
Rivière-du-Loup – Audrey Bouchard et Yvan Thibault, les deux hommes à qui l’on doit la naissance de l’équipe de football Les Guerriers de l’École secondaire de Rivière-du-Loup, ont été nommés Ambassadeurs de l’équipe lors d’une soirée hommage qui leur était consacrée le 29 août.
Sur place, une soixantaine de personnes ont tenu à démontrer aux deux hommes leur appréciation et leur reconnaissance pour tout le travail accompli au cours des 14 années durant lesquelles ils n’ont pas compté les heures pour gérer un programme de football scolaire qui fait l’envie de plusieurs. Parents, amis, anciens entraineurs et anciens joueurs étaient présents à la Cage aux Sports. On a notamment remis aux deux hommes une plaque souvenir en plus de les nommer Ambassadeurs de l’équipe.
« Audrey et Yvan ont donné beaucoup, beaucoup de temps. On ne peut pas calculer combien ils ont aidé de très nombreux jeunes au cours des années et pas seulement en termes de football. Autant sur le plan sportif que personnel, leur implication sociale a marqué beaucoup de personnes, de joueurs, qui leur en seront éternellement reconnaissants », confie un ancien joueur et actuel entraineur adjoint des Guerriers, Francis Dumont.
AUDREY BOUCHARD, MONSIEUR FOOTBALL
La fondation sur laquelle s’appuie l’équipe des Guerriers, outre la passion pour le football des deux hommes, ce sont les jeunes. Audrey Bouchard a bien voulu nous entretenir sur son passé, la naissance des Guerriers et sa passion pour les jeunes.
« Je suis arrivé dans la région en 1974, à Pohénégamook où j’ai coaché en football. Puis en 1978, à mon arrivée à Rivière-du-Loup, j’ai été entraineur au Cégep et je faisais des entrainements au secondaire. Puis en 1984, le football est tombé », confie-t-il.
LES DÉBUTS
C’est en 1999 qu’Audrey Bouchard fait la connaissance d’un autre passionné de football, Yvan Thibault. « Il m’a dit “Audrey, j’ai entendu parler de toi, est-ce que ça t’intéresse qu’on parte le football au secondaire?” Je lui ai dit oui, bien sûr! La première année, on voulait faire les choses en grand comme au football américain », se rappelle-t-il. C’est en 2000 que sont nés les Guerriers. Pendant les 12 années suivantes, Audrey vit sa passion avec les jeunes qu’ils entraine et ne compte pas les heures. « En 2012, ça faisait 7 ans que j’avais pris ma retraite de l’enseignement de l’éducation physique. Mais je n’avais pas raté une journée d’école encore!
ÉCOLE DE VIE
Les deux hommes qui ont démarré une compagnie privée pour gérer l’équipe toutes ces années, estiment avoir dépensé environ 160 000 $ en équipements, hôtels, voyages et autres dépenses. Ils payaient tout aux jeunes, ou presque. Ils avaient même retenu les services d’un médecin, d’un chiropraticien et d’un physiothérapeute! Heureusement, ils ont pu compter sur le support de nombreux et généreux commanditaires. Il en coûtait 100 $ à un étudiant pour jouer au football par année. En 2013, lorsqu’ils quittent, ils vendent la compagnie à la Commission scolaire.
Au delà de l’argent, c’est la camaraderie, l’esprit de corps et l’amitié qui prévaut chez les Guerriers depuis le début. Pour Audrey Bouchard, la discipline sur le terrain n’a d’égal que celle à l’extérieur, à l’école comme dans la vie.
« Je me rappelle notre première réunion à la première année. Tous les parents étaient là. Je leur ai dit que pour jouer au football, les jeunes devraient porter chemise, cravate et veston à l’extérieur du terrain, dans l’autobus et au restaurant lors de nos sorties… ça surprenait les gens. Ça me fait rire parce que j’ai une amie qui travaillait à l’Aubainerie qui m’a dit quelques jours plus tard : “ Audrey, on a vendu une quarantaine de cravates en une journée!”
PRÉCIEUX SOUVENIRS
L’homme, qui pourrait vous parler de football et de ses jeunes des heures durant tant sa passion est toujours vive, a de la difficulté à nommer un moment plus précieux que les autres durant sa carrière d’entraineur.
La victoire de son équipe au Bol d’or en 2012 revêt toutefois un cachet particulier. « Cette victoire-là est spéciale, d’autant plus qu’on a gagné avec une fille (Justine Pelletier) comme quart-arrière. Je me rappelle que les coachs de l’équipe adverse étaient venus nous voir pratiquer avant le match, pensant sûrement qu’ils n’auraient pas de misère à nous passer sur le corps… », se remémore-t-il. Les Guerriers ont remporté la finale 32-2 contre Saint-Félicien cette journée-là.
Mais au-delà des victoires, ce sont les adolescents qui ont entretenu la flamme de la passion chez Audrey Bouchard. « De voir des jeunes qui avaient de la difficulté à l’école, qui avaient parfois peu d’estime de soi, se prendre en mains, étudier, bien se comporter... De les revoir des années plus tard, se marier, fonder des familles, travailler, je suis content pour eux. Vous savez le football, c’est une école de vie. On peut avoir tout le talent du monde, si tu ne travailles pas et si ton coéquipier à côté de toi ne t’aide pas, tu n’arriveras à rien. »
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