La Maison Desjardins supporte le cœur des familles
Rivière-du-Loup – Il y a un peu plus d'un an, André Laplante accompagnait son frère dans ses derniers jours, à la Maison Desjardins de soins palliatifs du KRTB. C'est avec chaleur qu'il raconte son expérience. Lui et le docteur Louise La Fontaine, directrice, témoignent des impacts évidents de la Maison Desjardins sur tout l'entourage de son frère disparu.
AU PREMIER ABORD
« Pratiquement tout le monde réagit de la même façon. Les gens ne veulent pas entrer à la Maison Desjardins, ils ont peur. Peur que ce soit macabre et triste. Une fois entré, ils constatent que ce n'est pas du tout ça. L'atmosphère d'enveloppement, de tranquillité, le sourire et la bienveillance des bénévoles et de l'équipe les convainquent. La peur est remplacée par un sentiment beaucoup plus positif. Alors tout un processus s'enclenche », décrit M. Laplante qui est bénévole à la cuisine, avec sa femme, depuis pratiquement l'ouverture de la Maison. Malgré son expérience, il avoue que d'accompagner un proche est totalement différent, plus engageant.
UNE INTENSITÉ POSITIVE
« Trois jours après son arrivée, mon frère Yves exprimait à quel point il était heureux, bien et chanceux d'être ici. Il m'a même dit qu'il n'avait jamais été entouré d'autant d'amour de toute sa vie, raconte M. Laplante avec émotion. Ça a soulagé toute la famille de voir qu'il était aussi bien. Ça a enlevé un gros poids sur les épaules de sa femme et de ses enfants. Ça a facilité l'acceptation du deuil. »
« Ce n'est pas que d'une personne dont nous prenons soin, mais de toute une famille, exprime docteur La Fontaine. Quand la personne dans le lit va bien, toutes les personnes autour aussi se sentent mieux. Nous ne nous occupons pas seulement des souffrances physiques du patient mais de tout l'être humain, donc des sphères psychologique, sociale et spirituelle également. C'est ça la mission des soins palliatifs. »
Docteur La Fontaine précise que des rencontres de familles sont faites en présence du patient, du médecin, de l'infirmière et de la travailleuse sociale. C'est le moment de préciser la situation et surtout, de faciliter les communications entre les membres de la famille et le patient. « Ce n'est plus le temps des non-dits et des faux-semblants. Quand on est rendu à la Maison Desjardins, c'est qu'il n'y a plus d'espoir, on est devant l'évidence. Ici, il y a une intensité de vie incroyable, des moments authentiques souvent difficiles mais combien nourrissants pour les familles. Ici, les gens font le cheminement qui prépare au deuil », exprime-t-elle.
« J'étais très attaché à mon frère, on se côtoyait régulièrement. Je sais que son séjour ici nous a rapprochés encore plus. Ici, on s'est dit des choses qu'on ne se serait jamais dit avant. », ajoute M. Laplante.
LES SOUVENIRS IMPÉRISSABLES
« Quand mon frère est mort, l'équipe de la Maison Desjardins l'a transporté dans le salon et la famille s'est réunie autour. Nous avons pu nous rappeler nos bons souvenirs avec lui. C'est comme s'il était encore avec nous, une présence différence qui se manifeste encore souvent. Ça été un moment très important dans notre deuil. Les souvenirs qui nous restent, c'est le plus important. Avant de mourir, mon frère a tout préparé afin de diminuer les charges pesant sur son épouse. Il a fait ça à partir de la Maison Desjardins. Il m'a beaucoup impressionné, il est décédé dignement. Il est devenu mon héros », se remémore avec émotion M. Laplante.
« Ici les gens ne meurent jamais seuls et tout est fait dans la dignité, avec respect. L'hôpital, c'est fait pour soigner, pas pour mourir. Ici, c'est notre rôle, notre mission est humanitaire. Nous n'avons pas le choix, nous allons tous mourir. Mais nous avons le choix de comment on veut vivre nos derniers jours », conclut docteur La Fontaine.
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