Fusillade à Ottawa: les députés Lapointe et Caron témoignent
Rivière-du-Loup - Les députés néodémocrates de l’Est-du-Québec, François Lapointe et Guy Caron étaient présents mercredi matin au Parlement d’Ottawa. Réunis en caucus, dans une salle face à celle accueillant les députés conservateurs, les deux députés ont entendu les échanges de coups de feu, d'une proximité à faire peur.
« Un jour tragique pour le Canada », a mentionné le député de Montmagny - L'Islet-Kamouraska - Rivière-du-Loup, François Lapointe. Toujours confiné à 16 h (mercredi) avec une trentaine de collègues et une vingtaine d’employés dans une salle sécurisée, M. Lapointe a tenu à remercier les agents de sécurité pour leur bravoure et leurs interventions rapides.
« Ils ont réagi avec un sang-froid incroyable. Ils ont fermé et barré les portes, ils ont demandé aux gens de se cacher derrière et sous les tables. Mais eux, ils sont restés debout devant les portes, avec la fusillade que nous entendions de l’autre côté. Énormément au sang-froid de ces gens du service de sécurité. Je ne l’oublierai jamais », a louangé François Lapointe.
TOUJOURS CONFINÉS À L'INTÉRIEUR
Après une quinzaine de minutes, les députés ont été déplacés vers une salle sécurisée. À 16 h, ils y étaient toujours confinés. « Nous sommes entourés de policiers armés comme on en voit que très rarement au Canada. Ça fait un certain temps qu’on se sent en sécurité », a poursuivi M. Lapointe.
Le député de Rimouski-Neigette - Témiscouata - Les Basques, Guy Caron, a entendu les coups de feu. « On n’a rien vu, mais on a entendu des coups, mais je croyais que c’était des bruits de construction. Nous avons rapidement réalisé qu’il s’agissait d’une fusillade. C’est une journée difficile. »
Les deux députés néodémocrates ont tenu à offrir leurs sympathies à la famille du soldat tué au cénotaphe, le caporal Nathan Cirillo. « Ça nous affecte, la mort du soldat. Nos prières vont à sa famille », a souligné Guy Caron.
Ce dernier n’a pas manqué de féliciter à son tour les services de sécurité pour leur intervention rapide. « C’est grâce à eux si le bilan n’est pas plus tragique. »
RÉFLEXION
De son côté, François Lapointe a souligné qu’une réflexion s’impose à la suite de cet attentat. « Il faut réfléchir à ce qui s’est passé, mais aussi à notre identité. Nous sommes l’un des rares parlements auquel les citoyens ont accès. Quand je quitte le soir, des gens pique-niquent sur les terrains devant. Si on perd ça, on donne raison aux auteurs des crimes commis aujourd’hui. »
Pour le député, pas question de ménager le moindre effort pour préserver le climat de paix qui régnait avant mercredi au Canada. « Ouvrir une fenêtre dans notre salle, dans un climat de peur, c’est quelque chose de spécial. On ne doit jamais revivre ça », a-t-il commenté.
Pour les deux hommes, il est hors de question de céder à la peur. Pour eux, le Parlement est le coeur de la démocratie canadienne, et il est nécessaire que la députation reprenne le travail, à Ottawa, mais aussi dans les circonscriptions.
3 commentaires
affecté ont en deux jours tués autant de militaires triste en effet. Ils s'étaient radicalisés
peut-on lire, se s'entaient-ils investi d'une mission ont t-ils eux des ordres d'agir? Tout reste à
clarifier. Le mépris de certain groupes de pressions face à nos militaires en mission à
l'étranger ont sans aucun doute fait germer de la haine dans ces esprits troublés. Je me
rappelle que des soldats ont été hués lors d'une marche militaire à Québec il y a pas si
longtemps. Les actes regrettables de cette semaine font le bonheur des terroristes de l'ÉI
leurs messages de terreurs se répand dans notre pays. Il ne faut pas succomber à la peur ainsi
qu'à l'hystérie collective.