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Sophie Desmarais, la fille des vues

durée 20 février 2014 | 06h33
  • RIVIÈRE-DU-LOUP – Je l’avoue, j’étais un peu intimidé à l’idée de rencontrer Sophie Desmarais. À cause de son talent? De sa beauté? En fait, inconsciemment, je l’imaginais comme le personnage de Sarah qu’elle incarne dans « Sarah préfère la course », le film de Chloé Robichaud. Un être complexe. Inaccessible. Pourtant, elle se situe à des années-lumière de cette jeune coureuse obsessionnelle. Sophie est toute simple, gentille et d’un abord facile.

    Notre lieu de rencontre est bien choisi pour l’actrice de 27 ans : une allée recouverte d’un tapis rouge éclairé par des projecteurs. On n’est pas à Cannes, mais plus modestement dans le hall du Centre culturel de Rivière-du-Loup où elle participe au festival du film. Vêtue d’un jeans, d’un tricot et d’un foulard blanc, elle s’y sent sûrement plus à l’aise que sur la promenade de la Croisette, prise d’assaut par les paparazzis.

    Nous sommes accoudés à une petite table ronde devant un projecteur mis là pour le décor. La bobine vide dessine une couronne autour de sa tête. Sophie répond à mes questions d’une voix calme, exprimant parfois sa perplexité à travers une moue de fillette gênée.

    D’ailleurs, enfant, elle était timide, mais pas refermée. « J’étais gênée quand on fêtait ma fête », dit-elle en souriant. Elle aimait se plonger dans son monde, dans son imaginaire. C’est pour combattre cette timidité qu’elle est devenue comédienne. À 14 ans, sur la scène de son école secondaire, Sophie a ressenti la liberté.

    La nouvelle star

    Dans son édition d’octobre 2013, le magazine « Elle Québec » la désigne en page frontispice comme la nouvelle star. Sophie répète que ce qui est important, c’est de faire son travail « avec cœur et passion. » La Presse l’a élue Muse de l’année et on parle souvent d’elle comme l’étoile montante du cinéma québécois.

    « Ça me fait plaisir. Mais c’est bouleversant de se faire dire des choses comme celles-là quand tu as juste l’impression de faire ton travail. J’essaie de prendre ça avec un grain de sel », répond Sophie Desmarais, la voix posée et calme. Elle apprivoise ce nouveau regard que l’on porte sur elle.

    L’année 2013 n’est pas étrangère à cette renommée alors qu’on la retrouve dans trois longs-métrages : « Sarah préfère la course » (rôle principal), « Le démantèlement » [Frédérique] et « Chasse au Godard d’Abbittibbi » [Marie]. Depuis sa sortie de l’école de théâtre Lionel-Groulx en 2007, Sophie Desmarais a joué dans une quinzaine de films – elle avait été Élodie dans « Head in the Clouds » en 2004, aux côtés de Charlize Theron et Penelope Cruz – et une dizaine de pièces, dont Yukonstyle de Sarah Berthiaume, également en 2013. À la télévision, on l’a vue interpréter Suzie dans « Yamaska » et Chanel dans « La Galère. »

    Du plateau à la scène

    Sophie s’impose de plus en plus comme une actrice de cinéma et plus précisément encore, de cinéma d’auteur. « Ce n’est pas un choix, mais ça a toujours été un désir, par contre », dit-elle. Et elle est très heureuse que ce désir se réalise. « Je me considère très chanceuse et très reconnaissante envers les gens qui ont confiance en moi pour leurs films », répond-elle.

    Cinéphile, Sophie s’intéresse au cinéma qui cherche à réinventer le langage cinématographique, qui pousse à la réflexion.

    Sophie Desmarais aime aussi beaucoup la scène et la télévision qui lui apporte une autre façon de travailler. « On me dit souvent que c’est la carrière qui choisit l’acteur », dit-elle.

    Son personnage de Sarah dans « Sarah préfère la course » en était un de composition. Au départ, elle a hésité à l’accepter. « J’ai trouvé Chloé [Robichaud] très généreuse de m’offrir ce rôle. Je ne me sentais pas à la hauteur. Je me disais qu’elle devrait peut-être chercher quelqu’un plus proche du personnage », raconte Sophie Desmarais. Elle dit avoir eu un grand coup de cœur pour le rôle qui l’amenait dans des zones jamais explorées.

    Cannes

    À Cannes, elle a représenté deux films [Sarah préfère la course et Le démantèlement]. « Cannes, c’est spectaculaire, c’est extraordinaire. On a beaucoup d’images très romantiques associées au festival. Comme je suis quelqu’un de nostalgique, ça m’a plus de rêver là-bas; de rêver de vieilles images de vieux films. »

    Sophie Desmarais choisit ses rôles. « Il faut que mon cœur soit là. Que mes tripes soient là. Que ça me fasse vibrer. Sinon, j’aurais l’impression d’être de mauvaise foi ou de voler le travail de quelqu’un », explique l’actrice. C’est à la lecture du scénario qu’elle voit si le projet l’intéresse.

    Admettons qu’elle a su faire les bons choix puisque plusieurs films auxquels elle a participé ont été primés ou sont en nomination. Elle-même a reçu le prix du meilleur espoir féminin pour « Sarah préfère la course » au Festival du film canadien de Dieppe. Elle est sélectionnée dans la catégorie Meilleure actrice de soutien au gala des Jutra pour son rôle de Frédérique dans « Le démantèlement » [sept nominations].

    Là encore, Sophie Desmarais garde les deux pieds sur terre. Pas question de s’enfler la tête avec le succès. « Si on gagne un prix, c’est agréable, mais si on n’en gagne pas ce n’est pas grave. » Sophie se méfie autant de la critique que de la flatterie.

    Chaque rôle est différent

    Et comment se prépare-t-elle pour ses rôles? « Les choses se passent beaucoup inconsciemment dans ce métier-là. Plus tu lis [le scénario], plus tu t’imprègnes. Tu te laisses pénétrer par le rôle, par l’univers, l’atmosphère, les sensations », résume Sophie Desmarais. « Chaque rôle demande son travail et chaque fois c’est différent », ajoute-t-elle.

    Pour le personnage de Sarah? « Comme c’était vraiment une composition, j’ai travaillé d’une façon extrêmement rigoureuse. Il y a des rôles qui ne demandent pas ça, d’autres, au contraire, qui demandent du laisser-aller. Chacun me parle de façon différente et chaque fois c’est l’anxiété de savoir si je vais y arriver. »
    On a pu voir Sophie Desmarais dans un vaste éventail de rôles. Ce qui lui plairait le plus? Interpréter un personnage historique. Elle aimerait aussi jouer dans un film étranger. « J’aurais peur parce que je suis pleine de peurs, mais ça me ferait plaisir comme expérience. »

    Son univers culturel

    Nous avons aussi parlé de son univers culturel. Par exemple, elle adore Série Noire, à Radio-Canada. Il y a des films qu’elle a vus plusieurs fois. Parmi ses livres préférés, on retrouve « Le mur mitoyen » de Catherine Leroux. Et puis elle tente toujours de terminer « À la recherche du temps perdu » de Marcel Proust.

    Sophie Desmarais m’avait fait oublier Sarah, Frédérique, Marie et toutes les autres. J’avais découvert une jeune femme charmante, simple, fascinante, sans contradictions et amoureuse de son métier. Et pourtant, j’étais toujours intimidé. J’ai facilement compris pourquoi. J’avais devant moi une star… une star qui se prenait pour une actrice.

    Collaboration : Maurice Gagnon, leplacoteux.com

     

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