Mort de Keven Bernier: au-delà d’un accident de travail
Cinq jours après le décès tragique de Keven Bernier sur le chantier où il travaillait à Saint-Jean-de-Dieu, la conjointe du jeune homme, Mégane Bernier, peine à se relever. Si la douleur est vive, l’absence de celui qu’elle décrit comme son âme soeur est vertigineuse. Le vendredi 17 novembre, son monde s’est écroulé.
Entourée de ses parents, Johanne et Régis, ainsi que du meilleur ami de Keven, Maxim Dumont, la jeune femme de 19 ans a souhaité rendre hommage à son amoureux. Un témoignage difficile, ponctué de nombreuses larmes pour ce jeune homme qu’elle présente comme le pilier d’une famille élargie, où parents et amis doivent apprendre à composer sans sa présence.
Même si elle se sent en plein abyme, ses yeux s’illuminent lorsqu’elle se remémore le souvenir de son Keven. «C’est un gars qui était aimé de tout le monde. C’était un pilier, on pouvait se reposer sur lui. C’était un leader, un rassembleur. Je suis anéantie, je suis perdue», confie-t-elle la voix brisée. Elle cherche rapidement une photo de leur couple sur son téléphone, une parcelle de bonheur figée dans le temps.
Keven Bernier, qu’elle connaissait depuis l’âge de 13 ans et qu’elle fréquentait depuis 5 ans, étudiait en charpenterie-menuiserie au Centre de formation professionnelle Pavillon de l’Avenir à Rivière-du-Loup. Il travaillait pour Construction François Jean afin d’atteindre les 150 heures nécessaires à l’obtention du certificat de compétence. Il devait terminer ses cours en janvier prochain pour ensuite pratiquer à temps plein un métier qu’il adorait.
La voix nouée par l’émotion, Mégane Bernier souligne que le jeune homme avait la tête pleine de projets. «Il avait déjà choisi un terrain au Domaine de la Rivière-Verte, le numéro 20, pour notre maison», laisse-t-elle tomber.
«C’était… mon frère. Moi je voulais acheter le terrain voisin. Moi mon futur, c’était avec Mégane et Keven», raconte difficilement Maxim Dumont. Un sens de l’amitié qui définissait l’entourage du disparu.
«Les policiers et les docteurs m’ont dit à notre arrivée à l’hôpital qu’on ne pourrait pas le voir, que ce n’était pas possible, que c’est la famille et il faut qu’elle accepte. Je lui ai dit vous allez comprendre c’est quoi la famille. Ça a pris cinq minutes et ils sont venus nous chercher», souligne Maxim.
Pour les parents de Mégane, la perte de Keven les laisse sans mots. «Keven et Mégane pour nous… Keven a perdu sa mère l’an dernier, Megan en prenait soin et habitait avec eux. Ces deux-là étaient soudés. Keven était proche de ses grands-parents et de ses amis. C’était un gars courageux qui ne l’avait pas eu facile et qui s’en était sorti.»
Les nombreux témoignages laissés sur les médias sociaux par des amis, sur Facebook notamment, font écho à ceux des deux familles Bernier. Le jeune homme aura touché bien des coeurs.
Les funérailles de Keven Bernier auront lieu le samedi 25 novembre. La famille recevra les condoléances au funérarium Marc-André Rioux au 169, rue Lafontaine à Rivière-du-Loup à compter de 9 h. Une cérémonie d'adieu sera célébrée à 11 h, en la salle commémorative du funérarium et de là, au cimetière de L'Isle-Verte.
4 commentaires
ma chère megane et toi aussi Maxim, je ne vous connais pas mais les mots de ce texte m’ont fait jaillir les larmes... soyez forts dans ces moments difficiles, je pense très fort à vous et surtout accrochez vous à vos bons souvenirs .. pleins d’amour pour vous et mes plus sincères sympathies.
Une maman d’ados qui trouve ça vraiment insensé décéder si jeune.
Bravo Monsieur Drouin.
encore bien plus de travailleurs décèdent, malheureusement encore trop.
ILs sont et sinon tout aussi importants et méritants que les autres... (!!)
Pas de grosses parades a nos frais... , mais gros respect pour des travailleurs
qui méritent plus de respect et de reconnaissance.