Le retour des plaisanciers inquiète des riverains du lac Témiscouata
Le lac Témiscouata est, à juste titre, présenté comme l’un des joyaux de la région. Preuve de sa popularité, le nombre de plaisanciers y est en constante hausse. Mais voilà que des riverains craignent pour leur intimité dans ce coin de paradis.
Des bateaux ancrés à quelques pieds de leur terrain, des lignes de pêches lancées au travers les leurs, des voyeurs équipés de jumelles scrutant leur quotidien… Leur ras-le-bol est palpable. S’ils conviennent que le droit de naviguer existe, ils lancent un appel au droit à l’intimité et au civisme.
«On ne veut pas interdire aux gens de naviguer ou de pêcher, nous sommes nous aussi des utilisateurs du lac, mais il ne faudrait pas oublier de respecter les droits des riverains. Certains abusent. On parle aux gens des alentours, et ils sont irrités eux aussi par la façon dont de plus en plus de plaisanciers se comportent», souligne un résident de Saint-Juste-du-Lac.
ASSOCIATION
À moyen terme, une Association des riverains pourrait même voir le jour. Une façon explique-t-on de donner plus de force aux riverains de tout le lac Témiscouata lors de représentations face à Hydro Québec et aux municipalités. Ainsi un code de civisme pourrait être adopté afin d’encadrer la circulation nautique dans les zones de courtes profondeurs. Plusieurs plans d’eau du Québec imposent une circulation réduite dans les zones de moins de six mètres, et l’interdit carrément à courtes distances en parallèle des berges.
Le riverain, qui souhaite conserver l’anonymat d’ici à la création de l’association, s’en remet au Code civil du Québec. L’article 920 précise que toute personne peut circuler sur les cours d’eau et les lacs, à la condition de pouvoir y accéder légalement, de ne pas porter atteinte aux droits des propriétaires riverains, de ne pas prendre pied sur les berges et de respecter les conditions d’utilisation de l’eau.
«Nous voulons protéger nos berges. Mais se sentir observés par des gens sur leurs embarcations, circulant à proximité de la rive, certains ont même des jumelles, c’est une perte d’intimité qui n’est pas acceptable. Se baigner devient même dangereux tant certains, une minorité, passent proche de nous. Nous sommes chez nous, nous avons droit à notre quiétude et à notre sécurité», ajoute le riverain.
SERVITUDE
Ce dernier rappelle que la servitude d’inondation octroyée par les propriétaires des années 30 à la St John River Storage Co, devenue Hydro-Québec, est à l’usage exclusif de la société d’État. En d’autres termes, le fond du lac est toujours la propriété des riverains, ce qui selon eux, limite du même coup l’usage en surface.
«Le parc national du lac Témiscouata a même dû installer des balises devant l’une de ses plages et malgré tout, des plaisanciers outrepassent ces limites et les balises ont dû être renforcies», lance le riverain.
Info Dimanche a communiqué avec la maire de Saint-Juste-du-Lac, Céline Dubé Ouellet, qui s’est dite surprise par cette dénonciation. «Personne n’a porté à mon attention ou à celui du conseil une situation problématique», nous a-t-elle précisé. Même son de cloche du côté de Témiscouata-sur-le-Lac où aucune plainte n'a été recensée.
Du côté de la Sûreté du Québec, on confirme qu'aucune plainte officielle n’a encore été déposée. Mais à l’approche des grandes vacances de la construction, on souligne l’importance de faire preuve de civisme dans sa pratique des activités nautiques afin de favoriser une meilleure cohabitation entre plaisanciers et riverains.
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