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Lettre ouverte

Le cri du cœur de Guy Sénéchal

durée 5 mars 2017 | 06h55
  • François Drouin
    Par François Drouin

    Directeur de l'information, journaliste

    La lettre ouverte de Guy Sénéchal intitulée «Je ne vois plus ma femme» a fait le tour de la province depuis le 15 février dernier. Le Louperivois y va d’un coup de gueule, un véritable cri du coeur… au nom de sa conjointe Annik Ouellet.

    Infirmière depuis 20 ans, mère de quatre enfants âgés de 12 à 19 ans, Annik Ouellet n’a pourtant jamais été aussi surchargée. Ce sont les effets de cette surcharge que dénonce son conjoint dans une missive envoyée dans les grands quotidiens de la province.

    Horaire de nuit pouvant s’étirer sur neuf nuits consécutives, des quarts de travail qui s’étirent jusqu’à 16 h de service, culpabilité de s’absenter en sachant qu’on surchargera une collègue, l’incapacité de connaitre l’heure de retour à la maison, la conciliation travail-famille est à des lieux de la réalité de la famille Sénéchal-Ouellet.

    «C’est impossible de prévoir, d’organiser des sorties familiales, même avec la semaine de relâche. Qui sait si Annik sera de retour ? Du ski, oui, mais c’est moi qui devrai les accompagner les enfants», souligne Guy Sénéchal.

    Les heures supplémentaires, la famille les imputent au manque de personnel. Une crise qui perdure depuis la réforme de la santé par Pauline Marois, alors ministre sous le gouvernement péquiste de Lucien Bouchard. À l’époque, pas moins de 4 000 infirmières étaient parties à la retraite grâce au programme mis en place.

    Au-delà de la pénurie d’infirmières, c’est surtout le nombre de postes disponibles dans le réseau de la santé en région, contrairement aux grands centres, que pointe le couple. Une situation qui favorise l’exode des jeunes infirmières vers les grandes villes où de meilleurs postes sont offerts.

    «En région on offre des postes à temps partiel de 4 jours garantis sur 28 par mois. Comment voulez-vous boucler un budget, c’est ridicule ! Qu’on offre 4 jours par semaine, on vient doubler les effectifs et on décharge les infirmières surtaxées par le travail. Et pour ces jeunes infirmières, c’est économiquement viable», propose Guy Sénéchal.

    LETTRE

    «Le but de la lettre était de m’exprimer sur notre réalité, sur tout ça. J’avais besoin de parler, de le dire, mais je ne croyais pas que j’allais soulever l’opinion des gens à ce point», admet Guy Sénéchal.

    Toutefois, l’homme de 43 ans se questionne sur l’impact réel de sa lettre, et malgré sa large médiatisation, à savoir si elle se rendra aux oreilles du principal intéressé, le ministre Gaétan Barette.

    «J’ai l’impression qu’ils ont de la difficulté à entendre la population, on aimerait que les ministres descendent de leur piédestal pour nous écouter. Nous ne sommes pas une organisation ou un lobby, juste du vrai monde qui aimerait être entendu.»

    D’ici à ce que le message se rende aux politiciens, Guy Sénéchal se désole de devoir vivre des moments importants sans sa complice. De son côté, Annik Ouellet sera en poste cette nuit, dévouée et encore une fois, sans savoir à quelle heure elle pourra retrouver les siens.

     

    commentairesCommentaires

    8

    • C
      Colette
      temps Il y a 7 ans
      Bonjour Annie,
      tu as toujours été un grand coeur !
      Vous devez dénoncer cet état de chose, ce n'est pas humain envers les personnes qui se dévouent.
      Bon chance.
    • C
      caro
      temps Il y a 7 ans
      je suis tout à fait d'accord. Pourquoi les infirmières ne sont pas permanentes ici.Est-ce qu'il y a quelqu'un qui peut justifier cette situation. J'ai une fille infirmière dans un centre hospitalier de Québec et elle a eu son emploi permanent quelques semaines après avoir été embauché. C'est d'ailleurs pour cette raison qu'elle n'est pas revenu en région.
    • M
      monavis
      temps Il y a 7 ans
      N'est-ce pas cette famille qui a fait ce choix de travail...
      Comme on dit, si vous n'aimez pas, changez de job svp.
      Quand on devient infirmier/re, on doit s'atttendre a des horaires décousus.
    • ADR
      Ancienne du réseau
      temps Il y a 7 ans
      @monavis

      Quand on choisi notre future formation, on a 17 ans... Et il y a 20 ans, la situation actuelle de pénurie, de TS obligatoire, ben c'était autre chose. Il n'y avait pas plus de permanence, mais peut-être plus de candidates à l'exercice de la profession d'infirmière. Il s'agit ici d'une profession, d'une vocation. Je ne suis pas infirmière, mais pour travailler dans ce réseau de puis une vingtaine d'années, j'ai vu tous les changements, toutes les réformes, des filles devant rester en supp obligatoire pleurer parce que personne n'irait chercher les enfants à la garderie... Si les horaires étaient mieux gérées, si on voyait plus loin que demain, cette profession retrouverait ses lettres de noblesse.
    • Y
      Yzabelle_73
      temps Il y a 7 ans
      À Monsieur ou Madame "monavis": vous serez heureux/heureuse qu'un/une infirmière se tape "un double" quand vous aurez besoin d'être soigné(e) à l'urgence ou lors d'une hospitalisation... On a besoin des infirmiers/ères, préposé(e)s aux bénéficiaires et même des agentes administratives dans le réseau de la santé pour assurer le bon fonctionnement de l'organisation. Comme employés du réseau de santé, on est tous/toutes "à risque" de se taper des chiffres doubles! Et vous seriez probablement le premier/la première à vous insurger si on vous avisait à votre arrivée à l'urgence que le temps d'attente était doublé en raison de manque de personnel. Un peu de respect s'il-vous-plaît!!! Si "la santé" était mieux gérée, on ne serait pas obligés de s'attendre à faire des horaires décousus comme vous dites parce qu'il y a 20 ans, ce n'était pas comme ça...
    • R
      roxie
      temps Il y a 7 ans
      à celui qui ou qu'elle se nomme « monavis» c'est quoi un: ta profession et de 2: quest que tu connais dans la profession d'infirmiere et dans le sysyteme de la santé?
    • M:P
      monavis2 :-P
      temps Il y a 7 ans
      Je comprends tous votre réaction par rapport à la personne qui s'appelle mon avis, mais elle n'a pas tort non plus. Les gens ne font pas la même carrière pendant 50 ans en 2017. Si la dame ne vois plus sa famille elle peut choisir de travailler ailleurs qu'à l’hôpital. Dans une résidence de personne âgées les infirmières ont leur horaire et il est respecté donc la mère de famille entre chez elle et elle voit ses enfants. Je comprends que ça peux être un gros choix 20 ans d'ancienneté et la famille mais faut choisir c'est tout.
    • M
      monavis
      temps Il y a 7 ans
      Je suis monavis. Laissez-moi vous dire que quand vous parlez de "vocation", ca me fait rire. J'ai connu l'époque où les religieuses avaient la "VOCATION" et se donnaient à 100%, Les hôpitaux étaient propres et les malades bien traités. Alors oubliez le mot "VOCATION" car vous êtes avant tout des syndiquées et ca change tout et pour la vocation, on repassera... Quand on attend des heures à l'hopital, c'est la faute au syndicat?
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