Les technologistes médicales sont en colère contre le ministre Barrette
Le 3 novembre devant le Centre hospitalier régional du Grand-Portage (CHRGP), les technologistes médicales ont manifesté leur colère contre le ministre Gaétan Barrette et son projet Optilab, soit la centralisation à Rimouski d’une grande partie des analyses de laboratoire auparavant réalisées dans les hôpitaux de Rivière-du-Loup, de Témiscouata-sur-le-Lac et de Trois-Pistoles.
Le projet Optilab touche toutes les régions du Québec. Celui-ci entrainera dans son sillon des transferts et des pertes de poste. L'établissement de Rimouski a été identifié comme laboratoire central pour tout le Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie. L’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) a tenu le 3 novembre une série de manifestations simultanées, partout au Québec, afin de dénoncer ce projet de centralisation des laboratoires.
«Cette mobilisation sans précédent envoie un signal fort au ministre Barrette : nous ne nous laisserons pas manipuler comme des pions, affirme la présidente de l'APTS, Carolle Dubé. Partout au Québec, nos membres sont en colère contre la méthode Barrette. Et elles sont loin d'être seules. Des médecins spécialistes à une soixantaine de maires et de préfets, en passant par tous les partis d'opposition à l'Assemblée nationale, tous sont unis contre la centralisation abusive des laboratoires. Qu'attend le ministre pour écouter ces voix discordantes?»
L’APTS ne croit pas le ministre Barrette lorsqu’il dit que sa réforme n’aura aucun impact sur les services. «Faire voyager des échantillons sur des centaines de kilomètres engendrera inévitablement des pertes et des retards dans le traitement des analyses», soutient le syndicat. Les échantillons à analyser au Centre hospitalier régional du Grand-Portage de Rivière-du-Loup devraient être envoyés à 70 % vers l'Hôpital régional de Rimouski, sauf en cas d'urgence.
Le projet Optilab pourrait entrainer jusqu’à 1000 pertes d’emploi, partout au Québec. À Rivière-du-Loup, 35 emplois sont concernés par ces changements. Trois-Pistoles possède également un laboratoire, avec deux technologistes médicales. À Témiscouata-sur-le-Lac, on en compte 13. À La Pocatière, on retrouve plus de 15 employés en laboratoire.
Du côté du gouvernement, on estime que cette réforme est incontournable. Elle permettrait de réaliser des économies estimées à environ 75 M$. Pour l'APTS, la méthode Barrette, autoritaire et antisyndicale, est profondément irrespectueuse de ses membres. «Selon notre convention collective et le Code du travail, il n'a pas le droit de nous contourner et d'entraver nos actions. C'est pourquoi nous avons récemment déposé une plainte au Tribunal administratif du travail», a conclu Carolle Dubé.
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