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Avenir et défis du Cégep de Rivière-du-Loup

durée 25 août 2016 | 06h54
  • En 1969, après des années de travail et d’efforts à convaincre les instances politiques de l’importance d’avoir un milieu d’études collégiales en sol louperivois, le Cégep de Rivière-du-Loup accueillait ses premiers étudiants. Quarante-sept ans plus tard, qu’en est-il de cette institution, son avenir, ses défis? Entrevue avec son directeur général, René Gingras.

    Cette année près de 1 100 étudiants ont franchi les portes de l’institution d’enseignement. Si le nombre se maintient, la baisse démographique marquée dans l’Est-du-Québec représente l’un des principaux défis auxquels fait face le collège.

    L'effet du mini babyboum qu'a vécu le Québec au début des années 2000 devrait se faire sentir d'ici quelques années. «Dans le contexte démographique, résister à la baisse est notre défi immédiat. Nous en avons encore pour trois ans avant que ça ne remonte», souligne M. Gingras. L’arrivée d’étudiants étrangers, ils sont une soixantaine cette année, constitue donc une solution à court terme.

    «Ils sont majoritairement Français, de France, de l’Île-de-la-Réunion, de la Guadeloupe, mais aussi du Mexique. Ces derniers arrivent ici alors qu’ils maitrisent déjà le français dans un objectif d’études internationales. Quant aux Français, ils viennent notamment pour la proximité enseignants-étudiants alors que c’est beaucoup plus hiérarchisé de l’autre côté de l’Atlantique», ajoute le directeur général.

    Ce recrutement à l’étranger, essentiel au maintien de certaines cohortes, se fait de pair avec les autres cégeps du Bas-Saint-Laurent. «On a compris que si l’on veut se développer, on est mieux de travailler ensemble que de se battre les uns contre les autres.»

    MOBILITÉ ÉTUDIANTE

    Le 19 aout dernier, la ministre de l’Éducation, Hélène David, a annoncé que le gouvernement du Québec investissait 1,5 M$ pour la création d'un programme de mobilité étudiante interrégionale. Le but avoué est d’attirer des étudiants des grands centres à poursuivre leurs études dans 19 collèges situés en région.

    René Gingras ne s’en cache pas, après l’ère pénible des coupures successives, cette annonce est rafraichissante. «Ça fait plaisir, c’est un investissement. Il est encore trop tôt pour évaluer la portée en termes de nouvelles inscriptions, mais c’est un pas dans la bonne direction. Il reste à voir la mise en place, le recrutement.»

    AUTRES DÉFIS

    Parmi les nombreux défis que devront relever les cégeps figure celui de la formation continue, attestation d’études collégiales (AEC), dont le financement est une enveloppe fermée, indépendamment du nombre d’étudiants, contrairement aux concentrations régulières. À Rivière-du-Loup, le cégep remporte un succès notable avec ses AEC, notamment celui en cinéma, qui fait classe comble.

    «Le défi n’est pas de gérer le succès présent, mais celui de demain. On choisit des programmes qui ne viennent pas cannibaliser nos autres départements, dans certains cas, ça permet d’assurer une charge d’enseignement complète à des professeurs.»

    Le collège s’est aussi donné comme défi d’obtenir le centre collégial de transfert de technologie (CCTT), un lieu pour réaliser de la recherche, mais doté d’un budget de fonctionnement permettant d’effectuer du démarchage. À ce titre, son living lab en innovation ouverte est certainement bien positionné. «Il ne reste plus qu’à voir venir le prochain appel de candidatures», soutient-il.

    PRENDRE SA PLACE

    Historiquement, le Cégep de Rivière-du-Loup s’est fait discret sur son rôle au sein de la communauté, mais les temps changent. René Gingras le souligne fièrement, le collège est un apport majeur pour Rivière-du-Loup et la région et il doit prendre sa place.

     «Nous sommes un partenaire essentiel de développement de la région tant sur le plan économique que culturel. Le cégep, c’est du personnel technicien, d’enseignants diplômés d’université et qui contribue non seulement à l’économie, mais à la culture!», lance le dirigeant.

    Pour illustrer son propos, il cite la troupe théâtrale le Loup de Cambronne, Sparages, et Voir à l’Est où leurs acteurs sont directement issus du collège. Quant à l’économie, M. Gingras rappelle qu’en évacuant le fait étudiant, en salaires seulement, l’impact non négligeable du Cégep est de l’ordre de 22 M$ sur l’économie locale.

    EN CHIFFRES

    Près de 1 100 étudiants, le décompte officiel sera effectué en septembre, sont inscrits au Cégep de Rivière-du-Loup. Un peu plus de la moitié des élèves proviennent de l’extérieur du KRTB, dont une soixantaine hors pays. Les deux tiers des étudiants sont inscrits dans des programmes techniques, les autres dans des programme dits généraux.

    En 47 ans, à l’image de la société, le Cégep de Rivière-du-Loup a subi de profondes transformations. Mais à en croire son directeur général, l’institution qui a entamé un virage modernité, se fera l’écho du dynamisme de ses acteurs. En trois mots, recherche, développement et culture. Qui a dit que les cégeps régionaux étaient en déclin ?

    RENÉ GINGRAS

    René Gingras en est à la troisième année de son mandat de cinq ans à titre de directeur général. Titulaire d’un doctorat en linguistique, il est à l’emploi du cégep depuis 1998, d’abord comme enseignant en espagnol. Père de cinq enfants, il a célébré son 50e anniversaire de naissance le weekend dernier.

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