Pompiers et policiers aux premières loges de l'horreur
Rivière-du-Loup - Les premiers policiers arrivés sur les lieux de l'incendie de la Résidence du Havre dans la nuit du 23 janvier ont eu droit à des scènes d'horreur. À travers les forts vents, le froid et les crépitements du feu, des cris, des appels au secours, des personnes âgées toutes désemparées.
«Je me souviens d'une toute petite dame. Elle avait les yeux ouverts, mais elle ne bougeait pas. Elle était tétanisée», raconte l'agent Sébastien Briand de la SQ de la MRC de Rivière-du-Loup, venu de Rivière-du-Loup, arrivé sur les lieux à vers 0h50. L'alarme a été déclenchée à 0h22. «Nous avons constaté que l'évacuation n'était pas complétée. Avec mes confrères, nous avons foncé.»
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Irene Plante à minuit 29
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Irene Plante à minuit 37
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Yvan Charron à minuit 41
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Rosaire Lapointe à minuit 43
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Dans le noir total, les agents ont évacué des personnes âgées avec les moyens dont ils disposaient: sur leurs épaules, à quatre en formant un brancard de fortune avec une couverture, avec des marchettes, dans des chaises roulantes. «On ne voyait rien. Il ventait beaucoup, le son était assourdissant, il y avait des vrombissements, beaucoup de fumée, des tisons partout, le feu qui crépitait....»
«Une dame était sur son balcon, sa porte patio était en feu. Elle ne voulait pas sauter. Nous avons disposé une échelle pour la faire descendre. Ça a été la dernière», ajoute l'agent Simon Dufour, qui dit avoir cassé une fenêtre avec sa lampe de poche dans un autre appartement pour constater qu'une dame y dormait. « Ça l'a réveillée. Toutes les personnes que j'ai déplacées n'étaient pas en mesure de sortir d'elles-mêmes».
ENTASSÉS DANS L'ESCALIER
Son confrère Steve Duguay est aussi entré pour porter secours aux gens dans la phase 2. «La phase 1 était en flammes, il était impossible d'entrer». Une fois à l'intérieur, il a trouvé 8 personnes âgées, «debout et cordées les unes près des autres dans la cage d'escalier. Nous les avons évacuées vers un garage privé. Je me demande encore comment elles ont fait pour se rendre d'elles-mêmes à l'escalier», témoigne M. Duguay qui dit avoir sorti ou aidé à sortir une douzaine de personnes. «Pas une n'était capable de sortir d'elle-même», confirme l'agent Mathieu Fournier.
Vincent Ouellet de la SQ dit avoir rencontré le gardien de nuit, Bruno Bélanger, à l'école, là où un centre d'urgence avant été aménagé. «ll m'a dit qu'il était dans la cuisine et qu'un monsieur Michaud était descendu à 23h15 pour lui dire qu'il voulait fumer, j'ai compris qu'il voulait dire 0h15», dit-il, précisant que M. Bélanger a mentionné avoir dit à l'homme de remonter se coucher.
«Il est allé voir 10 minutes plus tard, le monsieur Michaud dormait dans sa chambre (la 208). Il n'y avait rien d'anormal. Puis, l'alarme de feu a retenti. Il m'a dit avoir essayé de remonter dans la chambre 208, mais plus il s'en approchait, plus il y avait de la fumée. C'est là qu'il a reçu l'appel de la centrale d'alarme et est allé dans la chambre 220 réveiller Irène Plante, la copropriétaire, qui dormait.
UNE BOULE DE FEU
L'agent Sébastien Briand témoigne que malgré le fait qu'il n'avait pas son manteau d'hiver et que le vent était glacial, lorsqu'il est sorti de la voiture de police, une fois sur les lieux, il avait chaud, tellement le brasier était fort. «Je n'ai pas vu de poste de commandement», dit-il. Sa consœur, l'agent St-Onges, décrira l'endroit comme une véritable boule de feu.
Aucun policier n'a entendu d'alarme dans la phase 2 ni vu de lumières. «J'ai abaissé la manette rouge de l'alarme incendie, mais il n'y a eu aucune réaction.»
PREMIER SUR LES LIEUX
Pompier volontaire à L'Isle-Verte, Simon Lavoie était couché depuis 30 minutes lorsque sa pagette a sonné. Il est arrivé sur les lieux à 0h30. Il était seul. «Du côté nord, le feu sortait et léchait le mur. J'ai essayé d'entrer par trois portes, elles étaient toutes barrées. J'ai pensé défoncer, mais je ne voulais pas faire de «back draft» et je n'avais pas mon équipement. Il y avait des gens sur les balcons. J'ai appelé le chef par cellulaire et je suis parti à la caserne chercher mon équipement et le camion.»
À son arrivée à la caserne, cinq minutes plus tard, le camion autopompe était parti. «Je me suis habillé, j'ai pris le camion des mesures d'urgence et je suis parti.» Sur place, il a vu le chef Yvan Charron arriver dans son véhicule personnel.
De l'équipement respiratoire qu'il ne portait pas, il dira qu'il ne l'a pas mis afin de laisser quelqu'un de plus formé que lui s'en servir, lui qui n'avait suivi qu'une formation théorique concernant ces appareils. «La priorité était de sauver des vies. C'est ce que j'ai voulu faire le plus vite possible».
Le pompier Lavoie affirme avoir ramassé un résidant, monsieur Morin, qui «était par terre, les culottes aux chevilles et les genoux en sang». Il avait attaché des draps pour descendre de son balcon. «Je l'ai embarqué et l'ai mis dans l'auto. J'ai ensuite rencontré Irène Plante et Bruno Bélanger et leur ai dit d'aller s'en occuper».
Simon Lavoie dira que selon lui, il n'y avait pas d'électricité, pas d'alarme, pas de lumière dans la partie 2. «J'ai apporté l'échelle en avant, nous n'avons même pas pu la monter, nous n'avons pas été capables. C'est une échelle en aluminium. Elle a fondu. J'ai aidé le chef Charron à évacuer les gens.»
«Quand le chef est en dedans, y'a-t-il quelqu'un qui coordonne dehors», a demandé le commissaire Cyrille Delage. «Je ne sais pas, j'étais à l'intérieur», a dit M. Lavoie.
LE CHEF À LA BARRE
Pompier à L'Isle-Verte depuis 30 ans, dont 18 à titre d'officier, le chef Yvan Charron a amorcé son témoignage en expliquant la formation de ses hommes. Outre les quatre officiers, tous en poste depuis des années, six ont complété la formation Pompier de niveau 1 et quatre la suivaient depuis l'automne.
6 commentaires
Merci
Je ne remettrai jamais en question le courage et le sang-froid que les préposés aux appels d'urgence doivent avoir mais tu ne devrais pas dire ceux mais bien celle puisque d'après ce qu'on entend, elle était seul pour répondre aux appels incendies le soir du 23 janvier!!!! UNE SEULE PRÉPOSÉE pour répondre aux appels incendie d'un territoire couvrant de la Gaspésie au Kamouraska en passent par des municipalité de la Rive-Nord... Ben voyons donc,-25 avec des vents violents, la nuit...FAITES ENTRER DU PERSONNELS . Les préposés font leurs possible et doivent suivre le protocole mais les responsables de la CAUREQ n'auraient-ils pas du être pro actif et prévenir au lieu de guérir.2 appels en même temps et vous êtes en attente!!! « Merci d'avoir appeler,votre appel est important pour nous» En Incendie sa s'appelle de la prévention mais pour la centrale c'est de l'administration et on en connait les raisons$$$$
et c'est pas en entrant dans l'ere de l'austérité du PLQ
qu'on va ajouter des services dis toi bien ca.