Les opposants à TransCanada toujours confiants
Rivière-du-Loup - Après que TransCanada ait déposé aujourd'hui son projet auprès de l'Office national de l'énergie (ONÉ), plusieurs organisations environnementales et citoyennes au Canada et des représentants des communautés des Premières Nations ont réaffirmé leur confiance que le pipeline Énergie Est ne verrait jamais le jour.
« Le projet ne passera pas, assure Patrick Bonin de Greenpeace Canada. Énergie Est annulerait tous les efforts des provinces dans la lutte aux changements climatiques et poserait un risque majeur pour l'eau potable dans la moitié du pays, ajoute-t-il. Ce projet représente une insulte à l'égard des tous les Canadiens de l'Est qui sont tout autant concernés que le reste de la population par les risques de déversement de pétrole menaçant leur habitation, leurs cours d'eau et leur mode de vie ».
« Au moment où nous observons déjà les impacts des changements climatiques au Canada, il est ridicule de constater que le gouvernement fédéral pense évaluer Énergie Est sans tenir compte de l'impact climatique de ce projet », affirme Cameron Fenton de 350.org.
Au cours des dernières semaines, plus de 50 000 personnes ont envoyé des messages à l'Office national de l'énergie, l'appelant à écouter la voix des communautés concernées et des experts climatiques et de prendre en considération leurs remarques dans le cadre de l'évaluation d'Énergie Est.
Le 11 octobre dernier, au-delà de 1 000 personnes ont marché dans les rues de Cacouna afin de signifier leur désaccord avec le projet de port pétrolier et d’oléoduc de TransCanada.
La pétition en ligne sauvonsnosbelugas.com, qui invite les citoyens à interpeller le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, afin qu’il interdise définitivement tous travaux dans l’habitat essentiel du béluga dans le Saint-Laurent au large de Cacouna, a récolté à ce jour (jeudi) plus de 47 000 signatures.
OPPOSANTS
Les organismes opposés au pipeline Énergie Est comptent Greenpeace Canada, Équiterre, Défense environnementale, Écologie Ottawa, le Conseil des Canadiens, le Conseil de conservation du Nouveau-Brunswick, AQLPA, 350 Maine, Nature Quebec, le Centre d'action écologique, le Regroupement vigilance hydrocarbures Québec, ainsi que de nombreux résidents et propriétaires de terrains des régions traversées par le tracé proposé, et plusieurs municipalités concernées dont celle de North Bay, de Saint-Sulpice et de L'Assomption.
Selon ces organismes, les ressources en eau représentent l'un des plus grands soucis étant donné que le tracé proposé devrait permettre au pipeline de transporter du pétrole brut et du bitume à travers plus de 90 bassins versants et 961 cours d'eau, dont le canal Rideau, la rivière des Outaouais, le fleuve Saint-Laurent et la Baie de Fundy. Le pipeline passerait au-dessus, à travers et à proximité de puits et de sources municipales d'eau potable comme le lac Shoal qui approvisionne la ville de Winnipeg.
« Le pipeline Énergie Est représente une menace directe aux sources d'approvisionnement en eau du district deKenora qui est l'une des plus importantes destinations de navigation en Amérique du Nord. C'est un très grand problème », a dit Teika Newton, coordonnatrice communautaire de Kenora, ajoutant que le pipeline menacerait l'industrie touristique dans le nord de l'Ontario, évaluée à 482 millions de dollars.
« Il n'est pas question que les Québécois acceptent ce que les Canadiens de l'Ouest et les Américains plus au sud refusent, en assumant les risques sur le climat et les ressources d'eau posés par ce pipeline destiné à l'exportation et qui ne bénéficie en fin de compte qu'à la compagnie pétrolière en question », assure Steven Guilbeault d'Équiterre.
« Nous ne laisserons pas la région fluviale de Cacouna, véritable pouponnière de bélugas, être mise en danger par ce pétrole qui tôt ou tard coulera dans le fleuve, souligne de son côté Jacques Tétreault, coordonnateur général du Regroupement vigilance hydrocarbures Québec. Nous devons protéger nos espèces fragiles, tels les bélugas, car après eux, ça sera nous. »
8 commentaires
Il ne faut pas oublier que plus de la moitié de la capacitè d'énergie est servira à alimenter nos raffineries ce qui nous permettra d'arrêter d'importer le pétrole nécessaire à nos raffineries .
De plus Keystone xl est refusé au USA par pur protectionisme , car les etats du Nord sont a developper leur pétrole de schiste.
Dis-moi pourquoi?