Un camion cube lui roule sur la tête: sauvé par son casque
Rivière-du-Loup - En journalisme, l’expression chanceux dans sa malchance est une figure de style éculée qui a perdu de sa force. Mais pour Guillaume Caron, mécanicien chez Pomerleau Les Bateaux, elle prend tout son sens. D’aucuns diront qu’il est miraculé... ils n’auront pas tout à fait tort.
Le 12 septembre dernier, alors qu’il circule sur sa motocyclette Kawasaki Z1000, à l’intersection du Chemin du lac et du rang 1 à Saint-Antonin, Guillaume Caron, âgé de 29 ans, est impliqué dans un accident qui aurait facilement pu lui couter la vie. Un camion cube circulant en marche arrière le renverse et lui roule… sur la tête!
« Aux quatre arrêts, alors que je circulais à bonne distance, le camion cube qui me précédait a ralenti, puis, il s’est immobilisé. Je me suis arrêté derrière lui. Quand j’ai vu ses feux de marches arrière s’activer, j’ai tenté de reculer, mais il m’a rejoint », raconte encore sous le choc Guillaume Caron.
Il tente alors de s’accrocher au parechoc arrière, mais la tentative échoue. Il se retrouve plutôt sous le camion qui lui roule littéralement sur le bras, puis la tête, ou plutôt le casque. Si le casque encaisse le choc et tient bon, son bras lui ne peut résister.
« J’ai crié. Mon bras était rendu derrière moi, mais je le sentais comme s’il était devant. Je ne savais pas s’il était coupé. Je n’oublierai jamais tous les craquements. J’ai retiré mon casque pour mieux respirer. Mes lunettes étaient brisées. Le chauffeur est venu me rejoindre, il est demeuré calme, m’a parlé et a appelé tout de suite la police. »
Le conducteur du camion cube vient même s’assoir à ses côtés, dos à dos. « On a jasé », dira Guillaume. Du même souffle il ajoutera qu’il n’a rien à dire à l’encontre de ce dernier.
Lors de l’entrevue dans les bureaux d’Info Dimanche, la mère de Guillaume, Suzanne Lelièvre l’accompagne. « J’en ai juste un… laisse-t-elle tomber. S’il fallait que je le perde ».
Le fils baisse la tête comme s’il s’excusait des peurs et des frayeurs que son accident a suscitées chez ses proches. Sa conjointe, Julie Patry, est enceinte de 30 semaines. « Une petite fille », lance Guillaume, sourire en coin.
Si le casque lui a épargné la vie, le jeune homme souffre d’une avulsion, une blessure du plexus brachial. Il s’agit d’un ensemble de nerfs issus des racines nerveuses de la moelle épinière, qui va innerver l'épaule, le bras et la main.
« J’ai deux nerfs détachés de la colonne, dont un qui contrôle mon biceps et mon triceps. Ça, c’est à off, ça ne bouge plus. Ma main et mon poignet sont revenus à 50 % de ma force. J’aurai une opération sans doute après les Fêtes, pour se connecter à d’autres nerfs. »
Ses transferts nerveux lui permettront de récupérer entre 20 et 80 % de sa force. Le mécanicien se dit confiant. Il soutient même que s’il récupère suffisamment, il enfourchera à nouveau une moto.
CASQUE
Le casque sur les genoux, Guillaume Caron se félicite de ne pas avoir fait de compromis. « J’avais déjà fait des compétitions de VTT. Je savais que l’équipement peut faire une différence. J’en ai eu la preuve. »
Il écrira à la compagnie ICON pour les remercier pour la solidité du casque. « Ne prenez pas de chance, c’est cher, mais ça sauve la vie. Ne jamais, jamais faire de compromis », lance Guillaume Caron aux adeptes de moto et de VTT.
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Si les avertisseurs sonores sont obligatoires, pourquoi pas ceux qui permettent de VOIR?