Sondages géotechniques à Cacouna: Québec persiste et signe
Cacouna - Au lendemain de l’audition de la demande d’injonction déposée en Cour supérieure par différents groupes environnementaux dans le but de faire cesser les travaux de forages à Cacouna par l’entreprise TransCanada, le ministère du Développement durable, de l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques persiste et signe.
Par voie de communiqué jeudi, le MDDELCC atteste que le certificat d'autorisation délivré le 21 août dernier à TransCanada Pipelines concernant la réalisation de sondages préliminaires en milieu aquatique à Cacouna respecte les conditions contenues dans l'avis scientifique officiel.
Le ministère souligne que cet avis scientifique lui a été transmis, à sa demande, le 8 août dernier, par la direction des sciences du ministère fédéral Pêches et Océans Canada. De plus, le MDDELCC a tenu à préciser que le certificat d'autorisation « impose à TransCanada des conditions environnementales sévères afin que l'habitat et la santé des bélugas ne soient aucunement affectés par les travaux. »
Dans son communiqué, le ministère s’en remet à la Cour supérieure. « (…) le ministère tient à rappeler qu’il appartient maintenant à la Cour supérieure d’apprécier l’ensemble de la preuve. Ainsi, par respect du processus judiciaire en cours, le ministère n’entend pas commenter davantage ce dossier » peut-on lire.
Rappelons que ces travaux préliminaires de forages sont réalisés en vue de l'éventuelle construction d'un terminal maritime ainsi que de réservoirs de stockage de pétrole que TransCanada entend implanter à Cacouna.
APPEL AU DIALOGUE
Joint par téléphone, le ministre délégué aux Transports et à l’Implantation de la stratégie maritime et député de Rivière-du-Loup, Jean D’Amour, y est allé d'un long plaidoyer en faveur d’un dialogue, un appel à la discussion. « J’ai l’impression que ça glisse de tous bords, tous côtés. C’est un débat émotif et j’invite les parties au calme et au respect. »
M. D’Amour pose deux conditions qu’il présente comme obligatoires à la réalisation du projet : la construction du terminal doit pouvoir se réaliser sans compromis sur la sécurité humaine et sans sacrifier la vie marine; le deuxième point, on s’en doute, concerne l’impact économique du projet.
« Il doit être rentable pour le Québec, mais aussi pour la région. Toutefois, je veux être bien compris, l’un ne va pas sans l’autre et dans ce sens, j’aimerais qu’on laisse le temps aux différents partenaires d’échanger et de communiquer. »
Le ministre qui ne se dit pas insensible aux possibles retombées économiques attend toutefois plus de précisions, notamment le rapport du BAPE, avant de se prononcer officiellement. « J’ai besoin de me faire chiffrer les avantages qui ne pourront supplanter les données environnementales », a-t-il souligné.
Jean D’Amour reconnait que l’entreprise TransCanada est en mode séduction et que son plan de communication est bâti en ce sens. Mais il rappelle qu’à la base, les experts « dont l’expertise est reconnue » des différentes parties, doivent pouvoir être entendus.
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