La FPJQ dénonce un règlement de la municipalité de Cacouna
Rivière-du-Loup - La Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) section Bas-Saint-Laurent dénonce l’existence d’un règlement de la municipalité de Cacouna qui empêche l’enregistrement des séances publiques.
Lundi soir le 4 août, les caméramans de TVA et Radio-Canada se sont vus refuser l’accès à la salle du conseil municipal sous prétexte qu’un règlement adopté en août 2012 interdit la captation d’images et de son lors des sessions du conseil municipal. Dans ce même règlement il est écrit, qu’un journaliste qui désire utiliser un appareil doit en faire la demande par écrit, au préalable, à la mairesse ou son représentant sous peine d’une amende minimale de 100$ pour une première infraction.
Ce règlement est une atteinte directe à la liberté de presse et au droit du public à l’information. En agissant ainsi, la municipalité de Cacouna entrave le travail des journalistes et brime ses citoyens. Le président de la FPJQ, Pierre Craig, dénonce ce règlement. «En quelle année sommes-nous pour qu’une mairesse dise aux journalistes qu’ils n’ont pas le droit d’enregistrer une séance décrite comme publique par la loi? Est-ce qu’une caméra dérange à ce point la quiétude d’un conseil? Ce que la caméra fait c’est de transmettre l’information au public. Une telle décision est antidémocratique. C’est extrêmement grave», explique Pierre Craig.
À la suite de pressions de la part d’un journaliste présent, le conseil municipal de Cacouna a accepté que la période de questions soit filmée. Toutefois le règlement de la municipalité demeure en vigueur.
«En 2005, la Fédération québécoise des municipalités, à l’unanimité de son conseil d’administration, avait demandé aux conseils municipaux du Québec de permettre l’accès aux journalistes, aux caméras des journalistes et à l’enregistrement des journalistes des conseils municipaux», rappelle le président de la FPJQ.
Sous quelle prétexte, un maire, une mairesse ou des conseillers peuvent-ils entraver le travail des médias qui, rappelons-le, sont le chien de garde de la démocratie au Québec. Parce que sans les journalistes, la Commission Charbonneau n’existerait pas et la Commission Gomery, avant elle, n’aurait jamais eu lieu. À travers ces journalistes qu’on empêche de travailler, c’est le droit du public d’être informé des affaires de nos municipalités qu’on nie. Avons-nous les moyens d’être tenu dans l’ignorance de ce que font nos élus avec notre argent? «Il y a une tendance à l’opacité au Québec. Il va falloir faire quelque chose. Ça va prendre un coup de poing législatif pour dire que les séances du conseil sont publiques et que les journalistes ont le droit d’y être. J’encourage les journalistes à se lever et à manifester leur opposition à toute forme de règlement qui les empêchent de faire leur travail. Leur travail c’est d’informer les citoyens qui donnent 19 milliards de dollars par année à leurs municipalités au Québec», conclut Pierre Craig.
La FPJQ section Bas-Saint-Laurent demande aux municipalités de permettre aux journalistes de faire leur travail : celui de surveiller la démocratie.
21 commentaires
Tu mélange le deux choses le havre (privé) et le conseil municipal de cacouna (public)
Moi je partage très bien ce que dit le FPJQ. Si ils ont rien à cacher, pourquoi interdire, c'est public tout simplement.
A voir D'Amour hier à la télé, pour qui il se prend lui !!
La FPJQ envisage-t-elle un recours judiciaire pour faire invalider ce règlement en vertu des Chartes? Un tel recours permettrait de clarifier la situation non seulement à Cacouna, mais pour toutes les municipalités du Québec, au bénéfice de la transparence et de l'imputabilité.
Vous mélangez les concepts et vous vota contredisez vous-même, en plus d'y aller de sophismes flagrants. Votre expérience n'est pas représentative, ou même en lien, avec ce qui est dénoncé ici. Une nouvelle réflexion s'impose.
En fait, la mairesse a précisé que le règlement avait été pris parce que trop de gens (des citoyens, et non des journalistes) venaient à la séance et la filmaient avec les cellulaires ou autres. Par contre, elle a mis du temps à accepter de lever le règlement après une demande d'un journalisme, qui a dû lui mentionner devant les gens que ce règlement était contre la liberté de presse pour pouvoir (finalement) filmer la période de questions uniquement. C'est finalement un conseiller qui a dit « Moi je suis d'accord, qu'ils filment, j'ai rien à cacher! » et la mairesse a donc suivi le pas. Mais elle a ramené plusieurs fois le fait qu'il n'était pas interdit de filmer pour les journalistes, mais qu'ils devaient faire un avis écrit. Quand on a demandé quel délai était inscrit dans le règlement, il ne semblait pas y en avoir, elle a finalement parlé de quelques jours avant la séance du conseil. J'ai trouvé ça étrange que même après s'être fait dire que ce règlement n'avait pas de valeur légale puisque contre la liberté d'accès à l'information, elle le maintienne ou que, minimalement, elle ne prenne pas la décision de le modifier pour que les journalistes puissent filmer sans avoir à donner d'avis... les journalistes ne sont pas toujours au courant plusieurs jours à l'avance de ce qui va se passer, c'est bien mal comprendre le métier de journaliste. De plus, les citoyens ne sont toujours pas autorisés à filmer.
D'ailleurs, ce n'est pas la seule chose qui a été choquante lors de cette soirée. Le fait que des conseillers se permettent de couper la parole des gens pendant qu'ils s'exprimaient lors la période de questions, c'était assez surprenant.
C'était bien sûr une séance particulière, nous étions une 60taine, dont la plupart étaient présents pour le dépôt de la pétition électronique contre le port pétrolier à Cacouna et le projet d'oléoduc de TransCanada. Le dépôt de la pétition était prévu, le conseil savait que nous allions prendre du temps durant la période de question pour cela. Le conseil savait donc aussi que les échanges tourneraient autour de ce sujet et que les citoyens auraient beaucoup de questions à lui poser... donc pourquoi tenter de cacher ces échanges en s'entêtant pour maintenir un règlement qui ne devrait pas exister? Surtout que la mairesse a souligné à plusieurs reprises à quel point le conseil était transparent sur ce dossier chaud qu'est celui du port pétrolier. Son idée de transparence n'est sûrement pas la même que la mienne!
Finalement, ce qui est bien décevant, c'est que les échanges ont été filmés, mais qu'aucun n'ait été partagé au public. De ce que j'ai pu voir des reportages (je ne les ai peut-être pas tous vus par contre), c'est un tour d'horizon des gens dans la salle pendant que le journaliste explique la situation, mais on n'entend pas les questions posées ni les réponses données. On n'a simplement pris le pouls de certaines personnes après la séance et ensuite les journalistes ont passé plusieurs minutes avec la mairesse pour poser d'autres questions, mais je n'ai pas vu grand chose du reste de la période de questions, qui a quand même duré plus d'une heure et demie...
Le débat de la vie privée que « Un Citoyen » soulève est important, mais pas dans le contexte de la couverture journalistique d'une séance publique d'un conseil municipal.
En cas de harcèlement ou de diffamation, il existe des lois qui rendent responsables de ce qu'ils déclarent les journalistes et toutes les personnes qui s'expriment publiquement.
À vous lire les émissions la FACTURE. DÉCOUVERTE ect ne devraient pas exister.
Vous avez peut-être des amis au conseil.
Je ne savais pas qu'il y avait un tel règlement au conseil municipal de Cacouna. Je suis très étonné de l'apprendre.
En voici une raison du bien fondé de la présence des journalistes.
Et pour ''citoyen'' en plus d'être un anonyme vous voudriez que les informations du conseil qui ne font pas votre affaires reste secrète.
En passant Francois Drouin (nom et prénom en majuscules) et les journalistes en général font un très bon travail.
Si elle n'existe pas, le temps est venu de la faire vivre.
En tout cas, la liberté de paroles dans les assemblées municipales fait grandement défaut et je vous invite à y assister à l'occasion.
Et d'ailleurs!
Pourquoi a-t-on rendu possible la télédiffusion de ces assemblées?
Pour faire en sorte que les gens restent dans leurs salons plutôt que d'assister en personne aux assemblées. Et à la vitesse où se déroule ces assemblées, comment voulez-vous que le citoyens capte les nuances.
En passant, combien de gens parlent de Duplessis et ne l'ont pas connu?
Je serais curieux de les questionner sur l'œuvre de ce dernier et on serait très étonnés de leurs réponses vides.
Sait-on que sous Duplessis, la dette du Québec était nulle? Sait-on que l'électrification du Québec s'est faite sous Duplessis? Sait-on que nous ne pouvons pas comparer 1950 avec aujourd'hui? Au Moyen-Âge, les brigands étaient partout et aujourd'hui ce sont les syndicats qui les ont remplacés, rien qu'à voir le comportement actuel des policiers en jeans.
Avant Duplessis, il y avait l'Église, cette époque des diktats, de ces bonhommes en grandes robes qui disaient à nos mères et grand-mères quand et comment faire des enfants. Si à Asbestos en 1949, il y eu le matraquage des mineurs qui voulaient se syndiquer, aujourd'hui, il y a celui des étudiants par les policiers super-syndiqués et pensionnés dès l'âge de 50 ans.
Des employés municipaux qui n'ont aucune gêne à profiter des taxes du pauvre petit propriétaire pour se payer une retraite toute luxueuse!
Et DENIS!
Faites-nous connaître vos preuves si vous en avez que la liberté de presse n'existe pas pour qu'on puisse la faire naître au plus vite.
À la prochaine intervention.
Et ce, pour un coût dérisoire que le population, et j'en suis certains, accepterait de payer avec un grand plaisir, étant donné les discussions au sujet du projet de port pétrolier de TransCanada.
Les solutions sont si simples quand on prône la transparence...
A Asbestos en 1949 les policiers ont RECU l'ordre d'aller ''matraquer'' et cet ordre venait de qui vous pensez? De Duplessis lui-même. Ne prenez pas seulement ce qui fait votre affaire dans l'histoire de Duplessis.
Aujourd'hui ca changé et pour le mieux.
Vos commentaires ne sont pas mieux que ceux de celui qui a comme pseudo ''citoyen....''
Et à Victoriaville lors de la contestation étudiante, de qui venait l'ordre de "poudrer" la foule et de matraquer les étudiants?
De Jean Charest, ce pantin venu d'Ottawa j'imagine afin de défendre les intérêts de vous savez qui.
Le pire! C'est que vous trouvez que les choses ont changé pour le mieux.
Effectivement, mes commentaires ne sont pas mieux que "citoyen"; seulement pas comme les vôtres. Décevant, j'en conviens pour qui veut imposer sa vérité.
On connait la façon de faire de TVA et Radio-Canada n'est guère mieux. De plus pensez-vous que les élus d'un petit village sont habitués à voir des caméras télé sur leur visage tous les jours ! sur que non et c'est stressant. De toute façon ils sont présent dans la salle du conseil et ils peuvent rapporter honnêtement ce qu'ils ont entendus. Pour avoir été devant les caméras à quelques reprises je peux vous dire que c'est stressant et qu'on peux y perdre ses idées. Alors laissons nos élus travailler en paix et assistons aux réunions du conseil municipal.
Faut mettre les choses un peu en perspective. On peut bien discuter sur la pertinence du règlement de Cacouna concernant l'utilisation de caméras lors des séances de conseil, mais de là à dire que les élus ont des choses à cacher ou brime la liberté de presse, on se calme!
À ce que je sache, les séances sont publiques, donc tous les citoyens et les journalistes peuvent assister aux délibérations...et prendre des notes si ça leur chante. Et les procès-verbaux doivent être sur le site web de la municipalité. Pas très secret tout ça!
Faudrait aussi se rappeler que les cours de justice au Canada n'acceptent pas les caméras. Est-ce qu'on peut prétendre que les tribunaux ne sont pas crédibles à cause de cela et que la justice est administrée en catimini?
Faudrait pas aussi oublier de rappeler aux lecteurs que les décisions importantes se prennent souvent....ailleurs et avant les réunions officielles dans beaucoup de conseils municipaux du Québec.
Les évènements des derniers mois au Québec nous montrent et nous apprennent bien des choses que le citoyen ordinaire ne sait ou ne savait pas.
Et si les procès-verbaux existent, ils ne reflètent pas toujours la réalité quand des omissions volontaires et leur approbation se font aux réunions suivantes.
Quant aux cours de justice qui défendent de filmer, il n'est pas certain que cela soit une bonne chose du seul fait qu'il ne soit pas permis de le faire.
Y a qu'à voir ces procès militaires qui se déroulent en catimini et souvent avec une représentation douteuse pour confirmer qu'être filmés, cela donnerait sûrement une autre vision sinon une vision différente des évènements.
Néanmoins, ce règlement passé par Cacouna a laissé transparaître le pire et seuls ses élus doivent en porter le blâme.
S'il est vrai que toute vérité n'est pas bonne à dire, il demeure des vérités que nous n'avons pas le droit de cacher ou de taire.
En souhaitant que soit défendue dans toutes les municipalités cette tendance ....au baillon..., préférons la transparence qui, elle, a bien meilleure goût.
Si vous croyez que le fait de mettre des caméras "dans la face" des conseils municipaux va rendre l'administration municipale plus transparente, désolé, mais j'ai de forts doutes! Il est incontestable que lorsqu'elles sont présentes, les débats, discussions et pré-orientation des décisions se font encore plus durant les plénières et autres réunions, ce que vous déplorez.
Regardez les séances du conseil de la ville de Rivière-du-Loup qui sont filmées. Il semble évident que les débats et discussions entre conseillers se passent ailleurs et que ce phénomène est accentué par la présence de caméras. Il suffit d'aller dans un conseil municipal d'un petit village où les séances ne sont pas filmées pour voir que les échanges y sont plus fréquents et moins "crispés"
Il serait d'ailleurs très difficile que les conseils fonctionnent toujours en direct parce que les prises de décision d'un conseil municipal, soumises à plusieurs considérations juridiques, informatives et autres, demandent une préparation rigoureuse. Un conseil municipal, ce n'est pas un club de bridge... Et au final, malgré ce que vous laissez entendre, les décisions sont prises durant les séances (même si elles ont été discutées et orientées avant).
Cela dit, je ne suis pas contre la présence des caméras. Je ne crois pas qu'elles changent tant que ça la dynamique de la démocratie municipale et que cela n'a pas les vertus que vous leur prêtez.
On pourrait même dire qu'à certains égards, la présence de caméras favorisent les shows futiles entre les protagonistes (voir Assemblée nationale) ou les shows pour notre télé en manque d'images sensasionnalistes.