Aqueduc : Une vieille querelle refait surface à la Commission municipale du Québec
Rivière-du-Loup – Les 22 et 23 avril, une vieille querelle a refait surface à la Commission municipale du Québec, dont les représentants Nancy Lavoie, juge administratif, et Me Denis Michaud, vice-président, étaient à l’Hôtel Levesque de Rivière-du-Loup pour y entendre notamment l’ex-député fédéral André Plourde (le plaignant) et l’ex-maire de Notre-Dame-du-Portage, Louis Vadeboncoeur.
M. Plourde, au nom d’un groupe de citoyens, a demandé une enquête en matière d’éthique et déontologie municipale en lien avec le projet du réseau d’aqueduc qui visait à desservir un certain nombre de citoyens au cœur du village en plus de l’église, l’école, le bureau municipal et la piscine municipale. «M. Plourde a porté plainte alléguant que la Municipalité faisait payer l’ensemble des contribuables pour un service qui concernait un pourcentage des citoyens», a rappelé Me Michaud à l’ex-maire Vadeboncoeur. Ce dernier a expliqué que la facture des travaux, après subvention, a été payée dans une proportion de 75 % par les résidents du secteur concerné et 25 % par l’ensemble des contribuables de la municipalité, une façon de faire très courante dans les localités de taille semblable. Quelque 38 % des propriétés sont maintenant desservies par le réseau municipal dont 14 % avant le projet en question.
«On a toujours appris les plaintes par les médias même si on demandait aux citoyens de venir nous voir», a souligné l’ex-maire aux représentants de la Commission municipale. M. Vadeboncoeur a également noté que les deux premières plaintes n’ont pas été retenues précisant que le plaignant se tourne maintenant vers l’éthique des élus en place à ce moment. L’ex-maire a indiqué qu’il a toujours fait preuve de transparence dans ce dossier soulignant que trois rencontres d’information publiques ont eu lieu. En fin de témoignage, Louis Vadeboncoeur a mentionné que quelques informations fournies par André Plourde devant la Commission étaient fausses.
RÈGLEMENT D’EMPRUNT
Cinq conseillers municipaux ont voté pour le règlement d’emprunt du projet, l’élément au cœur même de la plainte. Un seul élu avait signifié sa dissidence lors du vote. Le vice-président de la Commission a d’ailleurs questionné l’ex-maire à savoir pourquoi le vote ne s’était pas tenu en présence de seulement quatre conseillers municipaux puisque les trois autres élus avaient leur propriété à l’un des numéros civiques visés par le projet? Me Michaud parlait d’un principe de prudence dans ce cas. À cela, M. Vadeboncoeur a répondu que le projet avait été initié par le conseil précédent et qu’il avait été poursuivi tel quel. «L’éthique est une préoccupation pour moi, bien avant que je sois élu comme maire», a-t-il indiqué.
L’actuel maire, Vincent More, alors conseiller municipal, a aussi été entendu par la Commission. Il faisait partie des cinq conseillers en faveur du projet. «Durant un été, des gens devaient aller se doucher au presbytère», a commenté M. More pour appuyer sa décision. Il a ajouté que c’était une question de santé publique. Concernant André Plourde, le maire actuel a précisé que le plaignant n’a pas fait les vérifications d’usage. «M. Plourde disait que j’étais allé à Québec pour rencontrer M. Gaudreau, je n’y suis jamais allé», a-t-il noté. «C’est quelque chose que je trouve malheureux», a-t-il indiqué tout en ajoutant qu’il souhaitait qu’André Plourde contribue à l’avancement de la municipalité. «Il faut vraiment qu’on tourne la page» a-t-il conclu.
Jacqueline Poirier, conseillère municipale, a aussi parlé devant la Commission municipale. «Je n’ai jamais pensé que j’étais en conflit d’intérêt. Des gens qui manquaient d’eau, c’était évident qu’il fallait faire ça», a indiqué Mme Poirier.
La décision de la Commission municipale du Québec devrait être connue dans plus d’un mois, le délai minimum. Le vice-président a dit qu’il ne pouvait pas être précis sur le temps que ça prendra pour rendre la décision.
Commentaires